Le porte-parole du gouvernement l’avait annoncé le lundi dernier : « L’armée malienne sera à Kidal dans les plus brefs délais quel qu’en soit le prix ». Trois jours après, nos forces armées sont effectivement aux portes de Kidal et les jours du MNLA sont désormais comptés.
Après 48 h d’affrontements entre l’armée malienne et les terroristes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à Anefis, le bilan plaide largement pour le Mali : deux soldats maliens blessés et 10 rebelles tués.
Toutes les sources contactées affirment que l’armée a pu déloger les bandits armés de ce bastion, situé à 100 km de Kidal. C’est dire que l’entrée des soldats maliens dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas n’est plus qu’une question d’heures. De quoi donner cette fois-ci du crédit à la parole gouvernementale.
En effet, le lundi 3 juin 2013 en conférence de presse à son département, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Manga Dembélé, dans un ton ferme affirmait que « l’armée malienne sera à Kidal dans les plus brefs délais quel qu’en soit le prix ».
Interrogé sur le fait que ce n’était pas la première fois que les autorités fassent une telle annonce, Manga avait précisé que c’était la première fois qu’il tient ce discours. Certes, ce n’est encore chose faite, mais on est en bonne voie. Ce qui réconforte les Maliens sur la prochaine libération de Kidal, c’est la réaction de la France, notre partenaire dans cette aventure.
Paris a appelé hier les groupes armés au Nord du Mali à déposer les armes. En tout cas, il ne pouvait en être autrement quand on sait les actes racistes auxquels se livrent actuellement ces bandits armés dans la ville de Kidal : la purge raciale. Des centaines et des centaines de personnes à la peau noire expulsées vers Gao.
Ce qui est marrant, c’est que ces exactions se passent à Kidal au nez et à la barbe de l’armée français, présente dans la ville, qui ne dit rien et ne fait rien, alors que récemment c’est le président français, François Hollande, qui proposait l’envoi de l’administration civile malienne dans l’Adrar des Ifoghas avant l’armée malienne en vue de préparer les élections. Comment pouvait-on envoyer une telle administration à la boucherie ?
Récemment le même François Hollande dans une interview expliquait que la France pouvait accompagner le Mali dans le déploiement de l’administration civile à Kidal et voire même l’armée malienne. C’est maintenant ou jamais d’en finir avec cette histoire pour se consacrer à l’essentiel, l’organisation des élections en juillet prochain.
Abdoulaye Diakité