L’île italienne a été confrontée mardi et mercredi à un afflux de migrants venus d’Afrique du Nord. Des arrivées soudaines qui ne reflètent pas le nombre habituel recensé quotidiennement sur Lampedusa.
Un afflux soudain. Plus de 7000 migrants venus d’Afrique du Nord ont débarqué ces mardi et mercredi sur l’île italienne de Lampedusa. Un chiffre impressionnant, équivalent à la population locale de cette île, et qui s’explique par les conditions météorologiques de ces derniers jours, mais aussi par l’évolution des routes migratoires.
“Un effet de rattrapage”
L’île de Lampedusa fait face ces derniers jours à un nombre de migrants “exceptionnel”, à l’origine d’un “drame humanitaire”, affirme sur BFMTV la directrice générale de France Terre d’Asile Delphine Rouilleault.
Pour elle, cette situation n’est en réalité pas liée à une augmentation des traversées. “Ça fait dix jours qu’il n’y avait pas un bateau qui traversait, on a une espèce d’effet de rattrapage”, explique-t-elle à notre antenne.
“Il n’y a pas 6000-7000 personnes qui arrivent tous les jours à Lampedusa”, rappelle-t-elle.
De fait, en raison du beau temps de ces derniers jours, de nombreux migrants ont décidé de prendre la mer cette semaine, après des conditions moins favorables. Plus de 5000 personnes ont ainsi débarqué mardi sur les côtes italiennes, presque exclusivement à Lampedusa, et près de 3000 mercredi, selon le ministère de l’Intérieur.
“Une évolution des routes migratoires”
Par ailleurs, Delphine Rouilleault assure que ces nombreuses arrivées sont également liées à un autre phénomène qui s’inscrit en revanche sur un plus long terme.
“Depuis le mois de février, il y a une augmentation très significative des arrivées, notamment une évolution des routes migratoires”, indique-t-elle.
“Les personnes qui partaient de Libye partent désormais de Tunisie, de Sfax, avec des Tunisiens qui partent de plus en plus nombreux en raison de la crise économique dans le pays”, développe-t-elle.
Depuis le début de l’année, près de 124.000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes, contre 65.500 au cours de la même période l’année dernière. Les chiffres n’ont toutefois pas encore dépassé ceux de 2016, lorsque plus de 181.000 personnes, dont beaucoup de Syriens fuyant la guerre, étaient arrivées en Italie.
Un centre d’accueil débordé
Cet afflux de migrants s’avère complexe à gérer par les autorités italiennes, alors que le centre d’accueil sur place ne compte que 400 places et se retrouve débordé. L’île s’est déclarée en état d’urgence.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a de son côté évoqué une “augmentation de 100% des flux” d’immigration irrégulière de l’Italie vers la France et a promis des renforts pour lutter contre le phénomène.
bfmtv