Dans le cadre du programme d’insémination artificielle au Mali et les appuis de la coopération marocaine, le Mali a adopté en Août 2013, une politique pour le développement de l’élevage qui demeure l’amélioration de la production et de la productivité des deux filières animales porteuses, le lait et la viande. ”L’insémination artificielle est une voie pour l’amélioration des aptitudes de production des races animales et aussi pour la préservation et la conservation des races locales”, ont défini les conférenciers.
A les entendre, aucun pays ne peut aujourd’hui développer sa filière laitière sans l’organisation des professionnels et l’adoption de la technique de l’insémination artificielle. ”Le développement de l’insémination artificielle permettra d’améliorer à court et moyen termes le rendement laitier et boucher des vaches à travers le croisement avec les races exotiques performantes. Ceci va contribuer à augmenter le disponible en lait et viande dans les élevages et aussi à réduire les importations de lait et de produits laitiers dans notre pays.
Un accord de coopération a été signé le 20 février 2014 entre le gouvernement de la République du Mali et le celui du Royaume du Maroc, avec pour objectif de promouvoir leur coopération dans le domaine de l’élevage afin d’améliorer la contribution de ce sous-secteur à l’économie malienne par l’intensification des productions animales”, ont indiqué les initiateurs.
Le programme d’insémination artificielle vise à développer les filières lait et viande au Mali ; à renforcer des capacités organisationnelles des éleveurs ; à lutter contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire par l’amélioration qualitative et quantitative de la production. L’exécution dudit programme a été confiée à l’Association nationale des producteurs de viande rouge (ANPVR), en collaboration avec la direction nationale des productions et des industries animales (DNPIA).
Parmi les activités réalisées dans le cadre de la coopération avec le Maroc, on peut citer entre autres, les sessions de formation des techniciens en insémination artificielle au Maroc ; deux sessions de formation et de recyclage en insémination artificielle à l’intention de 25 techniciens maliens, des séances théoriques et pratiques entre le centre régional d’insémination artificielle de Kénitra et les abattoirs de Fès-Meknès ;
”Suite au constat des succès appréciables obtenus dans la mise en œuvre de l’accord de collaboration entre les gouvernements du Mali et du Maroc dans le domaine de l’élevage, pour les volets inséminations artificielles et renforcement de capacités des professionnels, l’AMAMA a sollicité auprès des gouvernements du Maroc et du Mali, la poursuite de l’amélioration des appuis techniques du programme de l’insémination artificielle au Mali, afin d’aller vers l’atteinte des objectifs plus significatifs pour l’économie malienne, à savoir la forte baisse des importations des produits laitiers qui sont actuellement à plus de 35 milliards de FCFA par an ; l’amélioration significative de la sécurité alimentaire des populations rurales et de la nutrition des enfants”, a souhaité Moussa Diarra, le président de l’AMAMA.
A ses dires, de nos jours, le niveau moyen de la production du lait n’atteint pas 3 litres par vache et par jour sur une période de 8 mois dans l’année et dans cette condition, le Mali est doté d’un grand cheptel qui ne peut pas assurer la sécurité alimentaire de ses populations. ”C’est pour des raisons économiques et nutritionnelles que l’AMAMA sollicite dans le cadre de la coopération Maroc-Mali, la poursuite des appuis techniques en insémination artificielle auprès des bénéficiaires. Ces appuis techniques pourraient s’articuler autour de la formation de nouveaux inséminateurs ainsi que les professionnels ; l’élaboration et la vulgarisation des référentiels technico-économiques (RTE) pour accroître le taux d’adoption de l’insémination artificielle dans toutes les régions du Mali et l’installation des centres régionaux de diffusion de l’insémination artificielle dans les bassins de production du lait et de la viande au Mali”, a conseillé le conférencier.
Retenons que la poursuite du soutien marocain au programme d’insémination artificielle permettra de vulgariser davantage à une plus large échelle, la pratique et la rendre accessible aussi aux petits producteurs de bovins et caprins. Elle permettra ainsi de booster la production de lait et de viande par l’amélioration des performances génétiques de nos races locales dans les différents bassins de production identifiés et à moyen terme, de réduire l’importation du lait et des produits laitiers. Elle contribuera à la création de nouveaux emplois permanents à travers l’installation des centres régionaux de diffusion d’insémination artificielle dans les communes rurales et la valorisation du lait cru local et de la viande rouge.
Marie Dembélé