L’Algérie, désireuse de reprendre l’initiative en matière de lutte contre le terrorisme, organise à partir de ce mardi 10 août, et ce pendant deux jours, une conférence sécuritaire au Sahel. Elle a invité des responsables politiques et sécuritaires des cinq pays subsahariens (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie) à Alger. La réunion aura lieu en présence également des responsables de la Mission onusienne au Mali, ainsi que d’une délégation de l’Union africaine.
Cette conférence est organisée par le Centre africain des études sur le terrorisme à Alger, sous l’égide du ministère des Affaires étrangères. Elle se penchera sur les dossiers des trafics transfrontaliers, du terrorisme et de la migration clandestine.
Après avoir échoué dans le passé, l’Algérie, puissance militaire régionale, cherche à reprendre l’initiative au niveau sécuritaire au Sahel. Crée en 2010 sous pulsion de l’Algérie, le Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc) destiné à lutter contre le terrorisme et coopérer entre les cinq pays du Sahel et l’Algérie était resté coquille vide.
La nomination, le mois dernier, de Ramtane Lamamra, le « Monsieur Afrique » à la tête de la diplomatie algérienne, sclérosée depuis le troisième mandat du président Bouteflika, donne à Alger l’espoir de recouvrir son influence d’avant.
Selon des sources algériennes, la conférence d’Alger vise à reconsidérer les dangers qui guettent les pays subsahariens. Elle se penchera sur leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme. Il s’agit, selon Alger, de préparer « une base commune pour faire face aux menaces terroristes ».
Alger se concentre aujourd’hui sur deux dossiers : le Mali et la Libye, source d’inquiétude pour les pays de la région.
Au Mali, elle trouve que les turbulences politiques et les menaces terroristes n’auront de solution que si l’accord de paix d’Alger de 2015 est appliqué. En Libye, en organisant les élections en fin d’année. Dans les deux cas, loin des ingérences étrangères.
Source : RFI