Le gouvernement algérien affirme avoir « récupéré » une tranche de la rançon versée pour obtenir la libération d’otages au Mali en octobre dernier. Quelque 200 prisonniers avaient été libérés en échange de quatre personnes : l’opposant Soumaïla Cissé, décédé la semaine dernière du Covid-19, la Française Sophie Pétronin et deux Italiens. Selon le ministère algérien de la Défense, une somme de 80 000 euros en liquide, issue de cette négociation, a été retrouvée lundi 28 décembre lors d’une opération anti-terroriste menée dans l’est du pays.
C’est lors d’une opération de ratissage menée dans l’arrière-pays de Jijel, que la somme a été découverte. Les militaires algériens ont détruit cinq casemates utilisées selon eux par des terroristes.
C’est là qu’ils auraient trouvé ces 80 000 euros venus du Mali et destinés à « être versés au profit des résidus des groupes terroristes traqués par les services de sécurité ».
Le gouvernement ne donne pas plus de précisions mais assure qu’un « plan de redéploiement d’Al-Qaïda au Maghreb islamique » a été déjoué en cette fin d’année sur le territoire algérien.
Cette opération fait suite à l’arrestation d’un jihadiste présumé, Rezkane Ahcene, dit Abou Dahdah, le 16 décembre dernier.
Pour deux observateurs des questions sécuritaires en Algérie, il n’était pas une cible d’envergure ou un cadre d’un groupe terroriste. Selon eux, cette communication du gouvernement serait l’occasion de souligner à nouveau le « mécontentement » d’Alger.
En octobre, le Premier ministre algérien avait dénoncé des « pratiques douteuses », « le versement de fonds colossaux au titre de rançons » et estimé que cela « sapait les efforts de lutte anti-terroriste ».
L’arrière-pays de Jijel n’est plus une région où les groupes jihadistes sont très actifs, mais en raison de son relief accidenté, il peut servir de zone de repli pour des hommes désireux de « se mettre au vert », de cacher leurs familles ou du matériel.
Trois combattants et un militaire y ont trouvé la mort dans un accrochage au début du mois.
RFI