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L’Afrique francophone d’où le règne de la médiocrité et de « l’apatriotisme »

L’Afrique francophone dont il s’agit est constituée des pays ex-colonies françaises s’étendant de l’Afrique de l’Ouest francophone composée de huit (08) pays et de l’Afrique centrale composée de cinq (05) pays.

 premier president malien modibo keita pere nation independance 1960

Tous ces pays, excepté la Guinée, ont gardé la monnaie coloniale, le F CFA comme monnaie légale. Ces treize (13) pays indépendants depuis 1960 sont restés sous la domination de la France à l’exception de trois (03) d’entre eux pendant de courte période.

Contrairement aux ex-colonies anglophones et lusophones qui ont la plupart acquis des indépendances réelles aux plans politique et économique, les ex-colonies françaises d’Afrique sont restées amarrées au bateau français.

Les pères des indépendances de ces pays néo-colonisés actuellement par la France s’étaient efforcés de donner une identité à ces pays.

Certains y ont réussi pendant leur règne. Dans cet ordre d’idées, nous pouvons citer sans que cette liste soit limitative, les Présidents Sékou Touré et Modibo Kéïta, tendance socialiste, Léoporld Sédar Senghor, Félix Houphouët Boigny, Hamani Diori et Mohamed Ould Dada, tendance occidentale.

Ces Présidents suscités ont eu à cœur la souveraineté de leurs pays et les intérêts de leurs peuples. Après les disparitions de ces leaders africains, ceux qui ont pris la relève ont non seulement détruit les œuvres accomplies mais ont renforcé le néocolonialiste français en Afrique par leurs incapacités à faire face aux préoccupations socio-économiques de leurs peuples. Ils ont éteint la flamme d’émancipation des peuples africains.

Dans aucun domaine, aucun des pays d’Afrique ex-colonies françaises n’a été capable de se détacher du néocolonialisme français. Qu’ils s’agissent de politique, d’économie, de défense. Dans tous ces domaines, les ex-colonies françaises d’Afrique sont restées dépendantes du néocolonialisme français qui a fait d’elles des chasses gardées.

Les Présidents de ces pays détournent les fonds publics à des fins mégalomantiques sans intérêt pour le peuple. Ils violent impunément les lois fondamentales qu’eux-mêmes ont élaborées. Tous ces dysfonctionnements se font au vu et au su de la France qui ne dit mot mais qui est prompte à intervenir dans ces pays néo-colonisés contre les patriotes africains.

Quand les USA condamnent et menacent de sanctions, les Présidents africains qui manipulent les Constitutions de leurs pays pour se donner une fausse légitimité, la France les reçoit à bras ouvert et occulte le sujet. La politique de la France en Afrique est à « géométrie variable ». Selon qu’on soit en Côte d’Ivoire ou au Gabon, le langage institutionnel et démocratique varie. La France de Sarkozy a rejeté les décisions de la Cour Constitutionnelle ivoirienne sous le Président Laurent Gbagbo mais a entériné celles de la juridiction constitutionnelle du Gabon.

Un pays qui se proclame pays de droit ne doit être adepte de la politique des deux poids deux mesures. La politique française manque de cohérence et de créativité au plan intérieur et extérieur.

Au plan intérieur, la politique française n’a pas changé depuis des décennies. C’est la politique de la pensée unique qui domine, qu’elle soit de droite ou de gauche. C’est pourquoi la France est à la traine de l’Europe.

Au plan extérieur, la France passe le temps à s’ingérer dans les affaires intérieures des autres pays en se servant de son statut de membres permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Elle tente d’apporter le désordre qu’elle connait chez elle dans le monde. La France est un pays qui est restée au niveau du 19ème siècle, au plan mental. Un pays qui veut s’assumer et se développer en peut confier son sort à la France. Or, les générations post coloniales qui gouvernent actuellement l’Afrique francophone se sont totalement alignées sur la France et les valeurs françaises foulant aux pieds la dignité et les intérêts de leurs peuples. Elles ont « moutonné » une partie du peuple qui en vient à féliciter les responsables des désastres nationaux, des humiliations et des gaspillages des efforts de leur peuple à des fins mégalomaniques et personnelles.

Ce faisant, elles découragent le vrai patriotisme et encouragent l’impunité des Dirigeants qui ont failli à leurs missions de protection et de sauvegarde de l’intérêt général. Une Afrique où l’impunité, le mensonge, « l’apatriotisme » et l’injustice deviennent des phénomènes courants, est une Afrique condamnée à la médiocrité et au déclin.

« Ne dit-on pas que les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent ».

Tiécoro Diakité

Docteur en Economie du Développement (Paris I)

Ancien Expert principal du BIT

Lauréat international Award 2008

source :  Le Progrès

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