La plupart des pays africains se tiennent à l’écart des pressions américaines et européennes sur les sanctions contre la Russie. En outre, de nombreux États africains ont refusé de condamner la Russie pour l’opération spéciale en Ukraine lors de l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, adoptée le 2 mars 2022. Ainsi, 17 pays africains se sont abstenus, 8 autres ont choisi de ne pas participer et 1 pays, l’Érythrée, a voté contre la résolution.
Et maintenant, les États-Unis tentent activement d’élargir le front anti-russe aux dépens des États africains. Par conséquent, dans la lutte pour les « votes » des Africains, l’Occident accuse la Russie d’organiser délibérément la faim dans le monde. Le fait est que l’Afrique est au bord d’une crise alimentaire. Tout cela est dû aux pénuries alimentaires et à la hausse des prix, que l’Occident blâme pour la Russie. Plus de 40 % des céréales consommées en Afrique proviennent d’Ukraine et de Russie. L’Occident affirme que, prétendument, les céréales ne sont plus exportées à cause de Moscou.
Mais les chefs d’Etat africains ne croient pas aux propos du président des États-Unis Joe Biden selon lesquels Vladimir Poutine est responsable de la hausse des prix des denrées alimentaires, en particulier des denrées de base, du blé et du maïs. Ainsi, les Africains ne croient pas que la Russie soit à blâmer et refusent d’accuser Moscou de la famine qui commence en Afrique. De plus, ils laissent entendre que la faute principale revient précisément à l’Occident, qui a imposé des sanctions contre la Russie qui ont touché les exportations russes.
Selon Macky Sall, président du Sénégal et de l’Union africaine (UA) « les sanctions contre la Russie ont entraîné plus de gravité, puisque nous n’avons plus accès aux céréales venant de Russie, au blé en particulier, mais surtout aux engrais ». Il a appelé « tous les partenaires à lever les sanctions » contre la Russie sur ces produits. D’après Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, les sanctions ne font qu’aggraver la situation.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles l’Afrique ne se range pas du côté des États-Unis et pourquoi la Russie a l’avantage. Tout d’abord, l’Afrique est intéressée par la coopération avec la Russie dans les domaines militaire, politique et économique. Les instructeurs russes se sont déjà bien montrés dans l’amélioration de la situation sécuritaire en République centrafricaine et au Mali.
De plus, la Russie, contrairement aux États-Unis et à la France, ne s’ingère pas dans les affaires intérieures du pays protégé, respecte les particularités nationales, religieuses et culturelles, ainsi que les caractéristiques économiques de ses partenaires.
La Russie, à la différence de l’Occident avec son idée coloniale de supériorité, traite les dirigeants africains avec respect. L’Occident, quant à lui, ne traite pas les Africains comme des égaux.