Le Mardi 19 octobre 2019, la cours d’assises a condamné à la peine de mort l’assassin de l’imam Abdoul Aziz Yattabare, Moussa Guindo un jeune de 26 ans. Tout est jusque là normal car les condamnations à la peine de mort sont toujours prononcées par la justice ces dernières années dans les cas graves d’assassinat. Alors le cas Moussa Guindo n’est nullement une exception.
Mais la grande exception vient du fait que les religieux radicaux de la branche Wahhabite avaient fait une grande mobilisation devant la cour d’appel pour mettre la pression sur les juges en réclamant une peine de mort. Un vrai chantage, une vraie intimidation et une réelle menace sur la sécurité des juges.
Peut-on croire que les juges ont craint la réaction des radicaux en masse devant leurs bureaux pour rendre une décision de justice complaisante ?
Les juges se sentent-ils assez en sécurité actuellement pour prendre des décisions de justice courageuses en toute indépendance ? Allez savoir !
Des faits et déclarations de chefs religieux wahhabites nous ont alerté sur la menace qui plane sur notre république laïque: Mohamoud réclame mordicus : ” Le coran, la bible, la tora précisent toutes que si tu tue quelqu’un, tu dois être exécuté en retour. ” et pour lui, il n’ya pas a débattre ” Moussa Guindo doit être exécuté au regard de la parole de Dieu”. Sauf que, Mohamoud Dicko parle comme si le Mali était l’Arabie Saoudite ou la Palestine en réclamant une sentence selon le Coran ou la Bible, ignorant superbement notre code pénal. Cette réclamation est la demande officielle de l’application de la charia au Mali prônée par des musulmans radicaux au Mali. Et ils ne ratent aucune occasion, bonne ou mauvaise pour le cirer haut et fort.
C’est un réel danger pour la nation malienne car notre constitution a opté pour la laïcité.
Nul n’est sans savoir que les décisions de la cour d’assises sont rendues conformément au code pénal malien et non à la charia islamique, encore mois la Bible et la Tora dont fait référence l’imam Dicko.
Comment Mohamoud Dicko et ses laudateurs peut-ils allègrement l’ignorer ? Pourquoi cette menace punissable, n’interpelle pas les autorités publiques, ni les organisations de défense des droits de l’homme. 🤔🤔🤔. Mais où va t-on au finish ?
De nos jours nous assistons à une montée en puissance des extrémistes religieux dans nos mosquées à Bamako, sur les radios et télévisions religieuses sans que l’État ne lève le petit doigt et l’on s’étonne de voir qu’au centre les djihadistes réclament l’apprentissage de l’Arabe dans nos écoles publiques et ferment toutes actuellement nos écoles classiques.
Le porte-parole de Mohamoud Dicko, Issa Kaou djim ne s’en cache pas, ils soutient ces djihadistes du centre qui prônent l’application de la charia, le jugement dans nos tribuanaux selon le Coran, et des arguments ne manquent pas pour eux. C’est extrêmement dangereux et cette idéologie est entrain de gagner peu à peu les milieux de jeunes crédules et fanatiques religieux.
Un autre imam célèbre prône publiquement l’application de la charia et affirme son soutien indéfectible aux djihadistes. C’est Mohamed Ouattara, le fils de feu Mahi Ouattara, qui officie dans une mosquée à quelques mètres de la résidence du Président IBK. Il dit publiquement soutenir les terroristes qui prônent une nouvelle façon de vivre conformément à leur visions de la religion.
Tout cela , ajoutée à la mobilisation des radicaux au procès de Moussa Guindo et la réclamation de l’application de son exécution par des chefs religieux wahabites nous intriguent et nous pousse à alerter le Gouvernement, le Président de la République, l’Assemblée Nationale, la Cour Constitutionnelle et les Organisations de Défense des droits de l’homme sur le danger qui planent sur notre LAÏCITÉ. Si nous sommes 99,99% de musulmans, ça ne doit pas justifier la charia islamique au Mali.
Pourtant elle est notre force et notre cohésion sociale, une exemple que nous ne devons perdre pour rien au monde, laissant place au confort idéologique et religieux de quelques branches d’extrémistes religieux maliens.
Source: Seydou Oumar Traoré, journaliste.