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L’aéroport ravagé de Tripoli, symbole de la guerre civile qui déchire la Libye

C’est dans cet aéroport, aujourd’hui en ruine, que les combats de l’Ouest libyen ont commencé en juillet 2014. Reportage.

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Des bagages gisent, ouverts au milieu de la poussière. On aperçoit des vêtements, mais aussi des jeux d’enfants et des produits d’hygiène. Autant d’objets intimes qui prouvent l’activité passée de l’aéroport international de Tripoli. Sauf qu’aujourd’hui, seuls les oiseaux et la tôle froissée par le vent viennent rompre le silence du lieu.

Attaqué il y a un an par la coalition de brigades Fajr Libya, qui voulait déloger ses ennemis de Zintan, l’aéroport est littéralement ravagé. Il a subi plusieurs semaines de combats, avant de tomber aux mains de Fajr Libya. Une victoire bien pâle puisque le plus grand aéroport libyen ressemble aujourd’hui à un lieu fantôme. Le terminal a entièrement brûlé. Une partie du toit, menaçant de s’écrouler, a d’ores et déjà été retirée. La lumière pénètre dans ce bâtiment en ruine par le haut et vient caresser les murs noircis et les tas de débris, accentuant l’impression d’apocalypse.

Carcasses d’avions brûlés

Ibrahim Wali, le directeur des affaires aériennes, se désole: «En cette fin d’année 2015, le projet du nouvel aéroport international aurait dû s’achever (ndlr: les travaux ont été stoppés en 2011, lorsque la révolution a commencé). On aurait pu avoir un aéroport tout neuf, accueillant 5 millions de passagers par an. Et au final, on n’a plus rien.»

C’est la base militaire de Mitiga qui a pris la relève et accueille les vols à Tripoli. Ibrahim Wali estime que de 3000 à 4000 passagers passent chaque jour par Mitiga, alors que l’aéroport international en accueillait 10 000: «La Libye est devenue un pays isolé où voyager en avion est particulièrement compliqué.»

Le coût des dégâts à l’aéroport n’est pas encore clair. La construction d’un nouveau terminal devrait coûter dans les 300 millions de dinars (200 millions de francs). Il faut y ajouter l’absence d’activité qui devrait se prolonger encore sur plusieurs mois et quelques travaux de maintenance, notamment sur la tour de contrôle. Mais les compagnies aériennes ont, elles aussi, été durement touchées.

Plus d’une dizaine d’avions ont été totalement détruits par les combats. Sur le tarmac, on croise des carcasses d’avions brûlés. On reconnaît une aile, un réacteur ou encore un escalier intact avec les cendres d’un avion à ses pieds. «Les Zintanis ont fait exprès de détruire les avions avant de partir», accuse Ali Mohamed, un garde de Fajr Libya. Un an après ces combats violents et alors que les négociations de paix (lire ci-contre) sont en cours, la rancune reste tenace.

Réparer les impacts de balle

Ramadan Malti, lui, n’a pas de rancœur mais une énorme tristesse: «Nous n’avons plus que cinq avions utilisables. Ce sont ceux qui n’étaient pas à l’aéroport pendant l’attaque.» Chef de l’équipe de maintenance de la compagnie aérienne Libyan Airlines, il est chargé de réparer 12 avions qui ont été «modérément endommagés». La plupart des dégâts sont des impacts de balle sur la carlingue. Ils se comptent par dizaines. Dans un hangar lui-même abîmé par les combats, Ramadan Malti et ses hommes posent des pansements de tôle sur les endroits abîmés. «Cela dépend du trou, mais il faut compter de cinq à six heures de travail à chaque fois, sachant que nous devons respecter une méthode particulière selon les conseils du constructeur», explique-t-il. Ces réparations ne sont que temporaires et permettront à l’avion d’effectuer un seul vol vers une usine de son constructeur qui effectuera alors les réparations finales.

Après six mois de travaux, un A320 de la compagnie devrait être prêt d’ici à deux semaines. Il pourrait être l’un des premiers avions à quitter l’aéroport international de Tripoli depuis le 13 juillet 2014. (TDG)

 

Source: tdg.ch

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