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La vague xénophobe en Afrique du Sud casse le renouveau international du pays

Les excuses publiques du président Cyril Ramaphosa ne suffiront pas à mettre fin à la colère des Etats de la région, analyse Jean-Philippe Rémy.

A man can be seen laying on the ground after being arrested by members of the Ekurhuleni Metropolitan Police in Johannesburg Katlehong Township, during a new wave of anti-foreigner violence on September 5, 2019. – Tensions eased between twin African powerhouses South Africa and Nigeria on September 5, after Pretoria temporarily closed its diplomatic missions in the rival state following a wave of attacks on foreign-owned stores there that claimed 10 lives. (Photo by GUILLEM SARTORIO / AFP)

Analyse. Douze morts, des centaines d’arrestations, et une détérioration sérieuse de l’image de la nation. Et dire que ce n’est pas, de loin, la vague de violence la plus meurtrière qu’a connue l’Afrique du Sud dans le cadre des bouffées de violence qualifiée, faute de mieux, de xénophobie. Mais face à ce type de violence, l’habitude des responsables politiques sud-africains d’éluder leurs responsabilités s’est heurtée cette fois à un mur de désapprobation à l’échelle internationale, et tout particulièrement en Afrique.

Le terme de xénophobie n’est pas tout à fait adapté, pas plus que celui d’afrophobie, qui désignerait une hargne toute particulière dirigée vers les ressortissants de pays africains. Mais, alors que le plus grand soin, la plus grande honnêteté intellectuelle, seraient indispensables aux dirigeants pour comprendre et définir les ressorts de cette tension, ces derniers préfèrent se retrancher derrière des explications toutes faites, fondées sur l’idée que la « criminalité » expliquerait presque tout, et que les étrangers en porteraient une lourde responsabilité.

Ils se sont aussi persuadés, pour certains, qu’une manipulation avait été montée de toutes pièces par une « troisième force » pour déstabiliser le pouvoir du président Cyril Ramaphosa. Et lui faire perdre la face à un moment délicat, où il tente d’accompagner le retour de l’Afrique du Sud sur la scène internationale après les mandats désastreux de Jacob Zuma, qui ont vu l’aura et l’influence du pays se dégrader. C’est nier la profondeur du phénomène depuis deux décennies. Or, si le reste du continent s’est longtemps senti contraint d’écouter sans broncher cette narration que contredisent toutes les études, c’est désormais terminé.

« Violence inacceptable »

Des protestations d’une force inédite se sont élevées au niveau des présidences dont les ressortissants sont visés, au Nigeria ou en Zambie, notamment. Des mouvements de colère ont grossi dans l’opinion publique des pays concernés. Des concerts de stars influentes (Tina Sawage, Burnaboy) ou des matches amicaux de football ont été annulés. Des troubles devant les représentations diplomatiques ou des sociétés sud-africaines ont eu lieu. Un vol nigérian a même été organisé, à grand renfort de publicité, pour « évacuer » des Nigérians de Johannesburg. Pour couronner le tout, l’Afrique du Sud s’est vue sommée, lors d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), de s’expliquer sur son plan d’attaque pour casser le mouvement xénophobe.

Source: lemonde

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