Sur l’ensemble du mois de novembre, les forces russes ont gagné plus de terrain que lors du mois d’octobre (610 km²), qui marquait déjà une avancée sans précédent depuis plus de deux ans et demi, en particulier dans l’est de l’Ukraine, près de la ville de Pokrovsk. La région de Donetsk, dans laquelle se trouve cet important nœud ferroviaire et routier, concentre à elle seule près de 90 % des progressions russes de novembre (629 km²). L’armée ukrainienne en contrôle désormais moins d’un tiers, contre plus de 40 % au 1ᵉʳ janvier 2024.
Nombreuses prises au sud et à l’est
Les forces de Moscou ont revendiqué ces dernières semaines de nombreuses prises de localités au sud et à l’est de Pokrovsk, et s’en sont approchées à moins de cinq kilomètres. L’avancée des troupes du Kremlin s’est accélérée depuis la fin du printemps. En incluant le mois de novembre, elles ont progressé sur plus de 3.500 km² en 2024, six fois plus que sur l’ensemble de l’année 2023.
Meilleure progression depuis mars 2022
La dernière fois que la Russie avait réalisé des gains supérieurs en territoire ukrainien en si peu de temps, c’était en mars 2022 (45.426 km²), quand leurs opérations s’étendaient dans le nord du pays jusqu’aux portes de Kiev, dans une phase du conflit où la ligne de front était beaucoup plus mobile. Depuis le début de la guerre, le 24 février 2022, la Russie avait pris au 30 novembre 68.050 km² du territoire ukrainien. Avec la Crimée, annexée en 2014, et les territoires du Donbass contrôlés par les séparatistes avant l’offensive russe, Moscou contrôle actuellement 18,4% du territoire de l’Ukraine d’avant 2014.
Les calculs de l’AFP sont effectués à partir des fichiers communiqués quotidiennement par l’ISW, qui s’appuie sur les informations publiques diffusées par les deux camps et l’analyse d’images satellites.