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La seconde phase des pourparlers d’Alger observe une pause : Un projet d’accord en vue dès la reprise

Commencé le 1er septembre, le premier round de la seconde phase des pourparlers inclusifs inter-Maliens d’Alger s’est achevé le jeudi 25 septembre dernier. De sources proches de la médiation, ce break était prévu d’abord pour des raisons liées à la fête de l’Aïd el Adha, ensuite à un calendrier international très chargé. Mais, pour autant, comme l’a rappelé le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra » les travaux ne sont ni suspendus, ni interrompus « .

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C’est donc une période qui sera mise à profit par l’équipe de médiation dirigée par l’Algérie pour travailler sur un projet d’accord sur la base des propositions formulées, lequel sera soumis à l’appréciation des différentes parties dès la reprise prévue autour du 10 octobre prochain.

Soulignons que bien qu’elle soit dirigée par l’Algérie, l’équipe de médiation est composée des représentants des pays du champ (Burkina Faso, Tchad, Mauritanie et Niger), en plus des organisations régionales et internationales telles que la CEDEAO, l’UA, l’OCI, l’UE, l’ONU… C’est dire l’intérêt et la portée que la communauté internationale accorde au processus d’Alger.

Le premier round de cette seconde phase des pourparlers inclusifs inter-Maliens d’Alger a d’abord été marqué par une semaine d’écoute des propositions des représentants de la société civile et des communautés à la base. Même si cet exercice ne consistait pas fondamentalement à prendre des décisions pour la suite du processus, il s’agissait notamment de baliser le terrain à travers des propositions de nature à faciliter les négociations directes entre le gouvernement malien et les mouvements armés du nord. Celles-ci, qui ont démarré avec du retard le 15 septembre, a vu les représentants des groupes séparatistes sortir des salles de réunion. Ils entendaient protester ainsi contre la présence de la CM-FPR de Me Harouna Toureh à qui ils reprochaient d’avoir refusé de signer un » protocole d’entente « réaffirmant leur idée de fédéralisme.

C’est ainsi que la médiation a décidé de recevoir les deux camps séparément pour que les travaux puissent reprendre. Il faut aussi saluer le rôle de la médiation qui à chaque fois que le besoin se faisait sentir, a insisté sur le fait que des propos comme l’ » autonomie » ou le » fédéralisme « prônés par les groupes armés séparatistes, n’étaient pas conformes à l’accord préliminaire de Ouaga de 2013, à la feuille de route d’Alger de juillet dernier et la résolution 2164 adoptée en juin 2014 par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Ainsi, après avoir écouté toutes les parties, une pause des travaux a été observée le jeudi 25 septembre dernier. La raison de ce break est due aux exigences de la fête de l’Aid el Adha ainsi qu’un calendrier international très chargé. A titre d’indication, la réunion sur le Mali, tenue le samedi 27 septembre dernier en marge de la 69e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Cette période sera donc mise à profit par l’équipe de médiation pour travailler sur un projet d’accord à soumettre à toutes les parties pour rapprocher les différents points de vue. Même si ceux-ci paraissent inconciliables – dans la mesure où certains prônent le fédéralisme et d’autres veulent accorder plus de pouvoir aux populations autochtones des régions concernées – la médiation reste confiante quant à la possibilité de parvenir à un accord de paix global et définitif. Pour justifier cet optimisme, elle estime qu’au fond il y a de nombreux points de convergence.

Les travaux reprendront aux alentours du 10 octobre par une réunion au niveau ministériel et c’est vers le 20 octobre que les délégations maliennes reprendront le chemin d’Alger. Elles valideront l’accord qui leur sera soumis par la médiation qui devrait refléter les positions de chaque partie. A noter que la signature de ce document se fera en terre malienne.

Manque d’arguments pour une délégation gouvernementale pléthorique

Lors des discussions directes qui l’ont opposée aux représentants des groupes armés séparatistes sur la question politico-institutionnelle, la délégation gouvernementale malienne a donné l’impression de n’avoir pas soigneusement préparé cette rencontre d’Alger. Certes, elle se montrait très à l’écoute mais quand il s’agissait de proposer, elle se barricadait derrière le projet de décentralisation poussée voire de régionalisation, sans argumenter dans les détails. Elle doit une fière chandelle à la CM-FPR de Harouna Toureh qui n’a pas hésité à mettre à sa disposition des experts pour développer point par point le contenu de ce document. En retour, certains membres à de ce regroupement d’auto-défense se sont dits ignorés par l’équipe gouvernementale malgré tous les efforts qu’ils ont fournis pour la cause de l’unité du Mali. Autre soutien de taille sur lequel le gouvernement malien peut compter, c’est sans doute l’intransigeance de l’équipe de médiation.

Aussi, des éléments issus de groupes armés sont même partis jusqu’à dénoncer son attitude qu’ils jugent favorable aux autorités maliennes. Notons que dans les quatre groupes de négociation, l’équipe de médiation a insisté sur le fait que les discussions doivent se dérouler uniquement dans le respect de l’intégrité territoriale du pays, le caractère laïc et républicain de l’Etat. Des principes qui sont clairement énoncés dans l’accord préliminaire de Ouaga de juin 2013 et la feuille de route d’Alger de juillet dernier.

L’autre fait qui a également été dénoncé, c’est surtout la pléthore de la délégation gouvernementale. Le pire dans tout çà, c’est que certains ne maitrisaient même pas le dossier. Alors que des compétences qui pouvaient certainement influer sur le cours des évènements ont été laissées pour compte.

Massiré DIOP, envoyé spécial à Alger

SOURCE: L’Indépendant

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