(Agence Ecofin) – L’Afrique est depuis peu le théâtre d’une bataille diplomatique entre la Russie et l’Ukraine. Avec la guerre qui a débuté le 24 février 2022, les deux pays jouent de leur poids sur le marché céréalier pour s’attirer les faveurs des pays du continent.
En Russie, les exportations de céréales vers les pays africains devraient débuter d’ici la fin novembre au maximum. C’est ce qu’a rapporté l’agence de presse Interfax qui cite une déclaration faite le 6 octobre dernier, par Dmitry Patrushev, ministre de l’Agriculture.
Si la liste des destinataires n’a pas été divulguée par le responsable, il faut noter qu’en juillet dernier, le président Vladimir Poutine avait mentionné comme bénéficiaires lors du dernier sommet Russie-Afrique organisé à Saint-Pétersbourg, le Burkina Faso, le Zimbabwe, le Mali, la Somalie, la République centrafricaine et l’Érythrée. Chacune de ces nations devrait recevoir un volume de céréales compris entre 25 000 et 50 000 tonnes.
D’après M. Patrushev, tous les documents relatifs à l’opération d’expédition sont déjà en cours de finalisation. Il faut noter que la démarche de la Russie envers les pays africains a été déjà vivement critiquée sur la scène internationale depuis quelques mois.
Le chef de l’ONU, Antonio Guterres a notamment qualifié les céréales offertes par Moscou de « poignée de dons ». De son côté, l’Union européenne (UE) a accusé en août dernier la Russie de vouloir « créer de nouvelles dépendances » alors que le pays a mis fin à l’accord céréalier en mer Noire qui permettait l’exportation des céréales ukrainiennes sous l’égide de la Turquie et des Nations unies.
« Alors que le monde est confronté à des perturbations de l’approvisionnement et à une hausse des prix, la Russie approche maintenant les pays vulnérables avec des propositions bilatérales de livraisons de céréales à des prix réduits, prétendant ainsi résoudre un problème qu’elle a elle-même créé. Il s’agit d’une politique cynique, utilisant délibérément les denrées alimentaires comme une arme afin de créer de nouvelles dépendances en exacerbant les vulnérabilités économiques et l’insécurité alimentaire mondiale », avait déclaré Josep Borrell, responsable de la politique étrangère de l’UE.
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