État continent au coeur de l’Afrique
Grande comme 80 fois la Belgique, l’ex-puissance coloniale, la RDC est le deuxième plus grand pays d’Afrique (2,3 millions de km2), après l’Algérie.
Elle partage ses frontières avec neuf pays: Congo-Brazzaville, Centrafrique, Soudan, Ouganda, Rwanda, Burundi, Tanzanie, Zambie et Angola, et possède une ouverture sur l’océan Atlantique.
Kinshasa est la 3e plus grande ville d’Afrique après Le Caire et Lagos avec 10 millions d’habitants, selon des estimations.
Le pays compte quelque 80 millions d’habitants très majoritairement catholiques malgré la prolifération des Eglises évangéliques.
Indépendance et sécession
Le 30 juin 1960, le Congo belge accède à l’indépendance. Le pouvoir est partagé entre Joseph Kasa-Vubu, président, et Patrice Lumumba, Premier ministre. Très rapidement, le pays sombre dans le chaos.
Le 5 juillet, une mutinerie éclate au sein des troupes congolaises de la Force publique à encadrement belge. Le 11, la riche province minière du Katanga (sud-est) fait sécession sous la conduite de Moïse Tschombé et avec l’appui de puissances coloniales et des Etats-Unis. La période troublée qui suit est marquée par l’envoi de Casques bleus et l’assassinat de Lumumba en 1961.
Le Katanga retourne sous l’autorité du gouvernement en 1963. En 1964-1965, une vaste rébellion d’inspiration communiste embrase le pays.
En 1965, Kasa-Vubu est renversé par Mobutu, qui rebaptise le pays Zaïre en 1971 et règne sans partage jusqu’en 1997, date à laquelle il est lui-même renversé par Laurent-Désiré Kabila.
Foyers de tension depuis plus de 20 ans
Le pays a été ravagé par deux guerres (1996-1997 et 1998-2002), qui commencées par des rébellions dans le Kivu (est) ont impliqué plusieurs pays de la région, dont le Rwanda.
Le régime de Kigali, dominé par la minorité tutsi, a justifié par des impératifs de sécurité ses opérations dans l’Est, où plus d’un million de Rwandais hutu s’étaient réfugiés après le génocide au Rwanda en 1994.
La région des Nord et Sud-Kivu constitue toujours le principal foyer de conflits. Des groupes armés congolais et étrangers y sont actifs, trouvant dans le contrôle de l’exploitation de ressources minières ou forestières une source importante de revenus.
La région du Kasaï (entre) a aussi basculé dans la violence en 2016 après la mort d’un chef traditionnel, tué dans un assaut des forces de sécurité congolaises après s’être ouvertement opposé au pouvoir de Kinshasa.
Crise politique
En 2001, Joseph Kabila est investi à 29 ans président, après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila par un garde du corps. Il est élu président en 2006 lors des premières élections libres depuis l’indépendance, puis réélu en 2011, lors d’un scrutin marqué par des violences et des fraudes.
En janvier 2015, des manifestations éclatent à Kinshasa contre une révision de la loi électorale susceptible d’entraîner un report de la présidentielle et de permettre à M. Kabila de rester au pouvoir au-delà de son second et dernier mandat constitutionnel, fin 2016.
Fin 2016, un accord politique lui permet de rester au pouvoir moyennant des élections avant la fin 2017, finalement repoussées au 23 décembre 2018.
De nombreuses manifestations appelant au départ du chef de l’Etat ont été sévèrement réprimées.
Cuivre, cobalt et coltan
La RDC, qui regorge de ressources naturelles, est souvent qualifiée de “scandale” d’abondance géologique avec le cuivre et le cobalt du Katanga, le coltan du Kivu, les diamants du Kasaï. On y trouve aussi or, fer, nickel, manganèse, bauxite, uranium ou étain.
Mais la majorité de sa population vit dans la pauvreté. Le PIB par habitant est de 450 dollars par an, selon la Banque mondiale.
Le produit intérieur brut s’établit à quelque 40 milliards de dollars, presque dix fois moins que le Nigeria, première économie du continent.
Selon l’ONU et des ONG, 7,7 millions de personnes sont touchées par l’insécurité alimentaire, et plus de deux millions d’enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère.
Et une nouvelle épidémie d’Ebola touche actuellement l’Est, la dixième dans la pays où le virus a sévi pour la première fois en 1976.
Avec AFP
VOA Afrique