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La presse malienne : en déclin ou en évolution ?

A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse le journaldumali.com vous offre les réactions de journalistes de vos médias nationaux sur le thème suivant : la presse malienne : en déclin ou en évolution ?

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Ramata Diaouré, ancienne journaliste et membre du bureau de la maison de la presse

Vu la floraison d‘organes, on ne peut vraiment pas dire que la presse malienne soit en déclin. Mais on peut légitimement s’interroger sur cette évolution, qui ne me semble pas être des plus favorables. Malgré un déficit de professionnalisation de nos journalistes et de graves manquements en termes d’éthique, de déontologie et même de qualité d’écriture en français, chacun veut devenir Directeur de Publication. Les « bailleurs de fonds » étant nombreux, opérateurs économiques, politiciens ou tout simplement riches avides de gloire, les opportunités pour créer un titre ne manquent pas et elles sont largement saisies. Le Mali a donc une presse en évolution, mais rarement animée par de vrais journalistes, consciencieux et respectueux des règles de leur art. Le combat à mener est de ne plus avoir quelque 130 rédactions qui ne servent pas notre métier, mais plutôt une trentaine qui « mouillent vraiment le maillot ».

Boubacar Sangaré, journaliste à Sahelien.com

C’est plus une évolution à mon sens qu’un déclin, même si mon avis il reste encore beaucoup à faire: salaire bas pour les journalistes, absence de contrat et pendant ce temps ces journalistes continuent à recevoir des leçons sur les vertus de la patience de la part des directeurs de publication qui vivent pourtant bien moins dans l’inquiétude de l’avenir dans laquelle se débattent leurs employés. Pour faire simple, le journaliste malien ne voit même pas la queue du diable à plus forte raison la tirer. Dans la plupart des rédactions, il n’y a que trois à quatre journalistes qui sont salariés et les autres vivent du nom du journal, c’est à dire « le journalisme alimentaire ». C’est déplorable à dire mais c’est comme ça. Le chemin à faire reste long parce que les gens crèvent de faim dans ce métier.

Aliou Hasseye, journaliste à Maliactu.net

Les difficultés auxquelles sont confrontés les journalistes et les entreprises médiatiques peuvent apparaître comme des freins à l’évolution de la presse. Cependant, elles sont à relativiser dans le contexte particulier de notre pays où malgré l’insécurité et la situation économique, la presse tente de maintenir une certaine dynamique qui est à saluer et encourager. De ces efforts constants des acteurs du domaine, il ressort une véritable évolution de la presse malienne qui gagne en diversité. Cette évolution s’apprécie d’abord au niveau de la presse écrite. Depuis les mouvements démocratiques des années 90, ce milieu ne cesse d’observer une réelle ascension avec la multiplication des titres. Nous avons ensuite l’émergence d’une nouvelle presse qui est unanimement présentée comme celle de l’avenir. Il s’agit des sites internet d’information. Le nombre de journaux en ligne est en pleine croissance. Il y a enfin la presse audiovisuelle, certainement le secteur qui enregistre la plus fulgurante mutation. Après le boom des radios privées, la télévision nationale n’est plus la première source d’information télévisuelle. Ce tableau reluisant ne doit cependant pas occulter les difficultés de la presse au rang desquelles le sous-financement du secteur figure en bonne place. Par ailleurs, la diversité des médias doit s’accompagner d’une amélioration de la qualité des contenus. Il faut noter à ce sujet que la haute autorité de communication (HAC) devrait participer à instaurer un plus grand respect des règles d’éthique et de déontologie. Un autre motif d’optimisme sur l’avenir de la presse malienne.

Adama Diarra, journaliste à l’Essor

Difficile de répondre à cette question fermée. Cependant faisons la part des choses. En termes de titres de publication, on peut dire, sans risque de se tromper que la presse a réellement évolué. Même si le contenu laisse à désirer très souvent. Par ailleurs, il faut reconnaître qu’il y a de moins en moins de rigueur dans le traitement de l’information. Souvent on se contente des infos publiée sur les réseaux sociaux sans recoupement au préalable. Sur ce plan, il y a déclin. Et c’est un fait!

 

Source: journaldumali

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