Dimanche 5 août 2018, les deux protagonistes cardinaux de la crise sud-soudanaise ont montré leur approbation quant à la mise en place d’un gouvernement de transition dont les postes seront partagés. C’était à Khartoum, en présence de Omar El-Béchir.
Messieurs Rieck Machar et Sal Kiir ont accepté, le dimanche dernier, d’apposer leur signature sur un accord de paix prévoyant la formation d’un gouvernement de transition. Cet accord final sur le partage du pouvoir survenu à Khartoum entre les groupes rebelles et le gouvernement a pour objectif de mettre un terme à la guerre civile qui ronge ce jeune pays indépendant seulement depuis 2011. Cette guerre a éclaté en 2013, suite à l’accusation portée contre Rieck Machar, vice-président à l’époque de Salva Kiir qui l’a tenu pour responsable de l’organisation d’un coup d’État contre sa personne. Cette situation avait coûté cher à la population dont la majorité a cherché refuge dans d’autres pays voisins.
Suite à cette entente, un gouvernement d’unité nationale sera mis en place où le chef rebelle, Rieck Machar, occupera son fauteuil de vice-président. Cette cérémonie de signature qui a vu naître une scène de joie, s’est passée en présence du président sud-soudanais, Omar El-Béchir, de ses homologues ougandais et kenyan, ainsi que de plusieurs autres représentants étrangers.
Rappelons que depuis le 7 juillet dernier, les deux hommes sont parvenus à mettre en place un accord de cessez-le-feu et un accord « préliminaire » de partage du pouvoir depuis le 27 juillet dernier. C’est ce dernier accord qui vient de voir son aboutissement ce dimanche. Il donne trois mois aux deux belligérants pour mettre en place un gouvernement de transition qui restera en place pendant trois ans et se composera de 35 ministres dont 20 seront issus du groupe de Salva Kiir et 9 de celui de Riek Machar. Le reste viendra des autres groupes. Quant au Parlement, il comptera 550 députés. 332 députés viendront du côté de M. Kiir et 128 de celui de M. Machar. Notons également que ce gouvernement comptera cinq vice-présidents, dont Riek Machar. Il devra conduire à un accord de paix définitif.
La taille de ce gouvernement inquiète d’ores et déjà Omar El-Béchir qui s’interroge sur comment gérer les dépenses induites par autant de membres de ce gouvernement dans un pays profondément touché par des crises. Mais des assurances lui ont déjà été faites afin de permettre à ce gouvernement de rentrer vite en vigueur et mettre fin aux conflits qui menacent la survie de ce territoire.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays