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La mendicité : un phénomène récurrent de la société

Mendiants-garibou-pauvre-enfant de la rue, ils sont jeunes, vieux, de sexe masculin ou féminin, certains sont malades, d’autres en bonne santé et ils vivent de la mendicité. Bien qu’elle soit interdite officiellement, la mendicité prend de plus en plus de l’ampleur à Bamako. De nos jours, il est très difficile de se promener dans les rues de la capitale malienne sans croiser un enfant mendiant ou talibé. Ce phénomène devient inquiétant pour les Maliens, au regard de son évolution.

Quelles sont les causes de la mendicité ? Quel risques les enfants encourent en errant dans la rue pour quémander ? Quelles solutions durables pour endiguer ce phénomène dans la société ? Autant de questions qui ont trouvé leurs réponses dans notre enquête.

Autrefois, certains voyaient cette pratique sous le prisme de sa vocation éducative et didactique : initier les enfants à l’endurance, au courage et à la débrouillardise et pour d’autres elle reflète une dimension traditionnelle et religieuse ancrée dans la société.

Aujourd’hui, la réalité est toute autre ! La plupart des enfants censés être encadrés par les marabouts n’apprennent rien. En lieu et place de l’apprentissage du coran et des hadiths du prophète Mohamed (PSL), les apprenants sont envoyés par leurs maîtres coraniques à la quête du prix de condiment et les abandonnent ainsi à l’éducation de la rue.

C’est un phénomène inquiétant aujourd’hui quand on sait que l’insécurité et la criminalité sont monnaies courantes dans les villes.

Les témoignages de certains enfants talibés sont écœurants et illustrent leurs drames. Agé 8 ans, Oumar Coulibaly habitant autrefois à Daoudabougou avec ses parents, parle en ces termes « Quand j’étais encore plus jeune, mes parents m’ont donné à un marabout pour apprendre le Saint Coran en même temps que d’autres enfants. Mes amis et moi marchons de quartiers en quartiers des kilomètres et des kilomètres pour aller mendier ».

Ces enfants mendiants sont tenus de réunir 1000f/jour, somme fixée par le maître coranique avant de retourner à son domicile.

Malheur à celui qui n’aura pas apporté cette somme : soit il reste au dehors ou accepte de rentrer en s’exposant au châtiment corporel.

« Un soir vers le crépuscule quand nous étions encore à la répétition à l’église pour la messe du lendemain, j’observais un petit garçon couché à l’entrée de l’église depuis un certain moment. Malgré l’heure tardive, il ne bougeait pas. A la fin de la répétition aux environs de 19h quand je rentrais chez moi, je me suis approché de lui pour lui demander pourquoi il ne rentrait pas à la maison. Mon cœur fut brisé en mille morceaux quand il m’a dit qu’il ne pouvait y retourner sans sa requête journalière qui s’étendait à 1000f et lui n’avait que 300f. Au vu et au su de ce qu’il traverse, mes larmes n’ont pu s’empêcher de couler…, c’est ensuite que je lui remis les derniers 2000f que j’avais sur moi pour ma journée du lendemain. Après m’avoir fait des bénédictions, il quitta l’église pour rentrer chez lui ». Confie notre interlocuteur Zacharie Dougnon.

De magnifiques jumeaux Alassane et Fousseynou Koné, âgé à peine de 6 ans dont j’ai vu leur maman enceinte d’eux. Ils m’expliquent que leur corvée de mendicité commence chaque jour à 06h00 du matin et ne s’achève que tard dans la nuit et se plaignant de ne disposer du moindre temps pour jouer. « Jouer pour nous est un luxe », ont-ils affirmé les larmes aux yeux.

Les causes économiques de ce fléau : D’abord, on retient que c’est la pauvreté qui est à la base de ce phénomène.  Les mendiants sont des gens qui ne peuvent pas subvenir à leurs besoins élémentaires c’est-à-dire se nourrir, s’habiller, se soigner et même se loger.

Que faut-il faire pour y remédier ?

L’amélioration des conditions de vie des enfants talibés : logements, eau potable, couchage, et moustiquaire, inscription à l’état civil et à la mutuelle de santé et l’amélioration des enfants.

« Môgô ci nôtai i koun tere ye » prenons soins de chaque enfant.

Melle Light.

 

SOLONI

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