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La mauvaise gouvernance épinglée à l’Assemblée Nationale

Deputes assemblee nationale mali bagadadji

 

Les zones CMDT, Office du Niger, OHVN et tous les utilisateurs pourraient être victimes de cet engrais frelaté de surcroit subventionné par l’Etat

Au moment où le pays tout entier s’attend à une production record de coton, à même de booster notre taux de croissance pour 2015, l’affaire dite de l’engrais frelaté risque maintenant de compromettre la campagne agricole 2015-2016. Même si le ministre du Développement rural, Dr Bokary Treta, arrive à convaincre les députés ce matin, rien ne dit que son avenir politique ne prendra pas un coup fatal à la suite de ce scandale.

Après l’affaire de l’avion présidentiel et des équipements militaires surfacturés, le Malien lambda était loin de s’imaginer qu’un autre scandale, portant lui aussi sur des milliards de FCFA, allait voir jour…de sitôt. Si le premier scandale portait sur une centaine de milliards de FCFA, celui-ci porte sur une soixantaine de milliards F CFA destinés à l’achat de l’engrais pour les paysans, sous forme de prêts à rembourser dès la fin des récoltes dans les opérations de développement rural. D’autres utilisateurs peuvent aussi se le procurer au comptant auprès notamment des coopératives.

Et dire que c’est un minuscule GIE (Groupement d’intérêt économique, le même genre d’entreprises qui font le ramassage des ordures dans nos quartiers) qui s’est chargé de l’attribution, à travers un avis d’appel fort douteux, de ce gros et juteux marché à des fournisseurs, parfois sans foi ni loi. Un système qui existe depuis belle lurette et qui fait que les « attributeurs » de ces marchés sont plus sollicités, voire plus importants aux yeux des fournisseurs d’engrais, que le président de la République.

Cette année, il a fallu qu’un concurrent mécontent crache dans la soupe, en soumettant au test de conformité l’engrais d’un rival à un laboratoire de la plac, pour que le pot aux roses soit découvert et que la vérité dans toute son horreur commence à être étalée sur la place publique. Il s’agit de savoir maintenant depuis combien de temps nos paysans font avec cet engrais déficitaire en phosphate, potasse et autres éléments nutritifs.

Le président de la République a promis la fermeté dans ce dossier, au cours de la session du Conseil supérieur de l’agriculture qu’il aprésidée le 16 mai dernier. L’opinion attend toujours sa réaction.

Quant au ministre du Développement rural et non moins secrétaire général du parti présidentiel, Dr Bokary Treta, il a parlé, s’agissant des fournisseurs de cet engrais frelaté, de  » criminels« . Avant de se rétracter et de déclarer à haute et intelligible voix devant les élus de la nation que l’engrais en question n’est en rien frelaté. Et que nous sommes en face d’une campagne d’opinion orchestrée par des soumissionnaires qui n’ont pas eu gain de cause. En effet, ce produit frelaté étant destiné aussi bien aux paysans des zones CMDT, ON, OHVN, qu’à tous les utilisateurs d’engrais, les conséquences sur nos cultures pourraient être désastreuses, s’il est utilisé comme tel. Et dire en plus que cet engrais est subventionné par l’Etat à hauteur de plusieurs milliards de F CFA !  Quelle monstruosité!  En tout cas, une ombre plane désormais sur l’avenir politique de Dr Bokary Treta.In fine la décision politique dépendra d’IBK. De lui seul.

       Mamadou FOFANA

source : L’Indépendant

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