Faire un état des lieux de la sécurité au niveau du District de Bamako et ses alentours et recueillir les avis et recommandations de la société civile pour renforcer la sécurité de la population et de leurs biens. Tel est l’objectif visé par le Centre de Genève pour la Gouvernance du Secteur de la Sécurité (DCAF) à travers l’organisation de cette réunion en collaboration avec le Gouvernorat du District de Bamako, des Directions régionales respectives de la Gendarmerie Nationale, de la Police nationale et de la Protection Civile. C’était le jeudi 4 aout dans la salle de réunion du Gouvernorat du District de Bamako.
L’événement était présidé par le Gouverneur du District de Bamako, M. Abdoulaye Coulibaly en présence du directeur régional de la gendarmerie, le Colonel Seydou Kamissoko, de celui de la police, le Contrôleur général Seydou Diarra, du Directeur régional adjoint de la Protection civile, le Lieutenant-colonel Famagan Doumbia et du chef du bureau du DCAF, M. Alexis Ndayizeye.
Cette 2ème réunion, dira le Gouverneur du District de Bamako, a pour but d’évaluer la situation sécuritaire de Bamako et trouver des voies adaptées pour y faire face.
En effet, le constat est réel, depuis quelques semaines, Bamako est en train de vivre des incursions des individus suspects venant du centre. « Nous travaillons beaucoup avec la population. La ville de Bamako est sérieusement menacée. La situation est alarmante, chaque jour nous avons au moins une dizaine d’alertes autour de Bamako, notamment des communes rurales. Vers Sangarébougou, Banguineda, Sénou, Zantiguila, et surtout vers Touréla » a-t-il fait savoir.
Pour sa part le Colonel Seydou Kamissoko, dira que dans le cadre des opérations de lutte contre les groupes jihadistes, une grande partie de son effectif se trouve à l’intérieur du pays. Une situation qui a considérablement affaibli le nombre des agents de la gendarmerie à Bamako. Nonobstant, des unités spécialisées font des opérations de contrôle de zones deux ou trois fois par semaine. S’y ajoutent, des patrouilles, organisées 24h/24h autour de Bamako malgré certaines difficultés.
De son côté, le Directeur régional de la police du district de Bamako, le Contrôleur général de police Seydou Diarra, a affirmé que le dispositif à sa disposition est renforcé aujourd’hui par la hiérarchie afin d’assurer la quiétude au sein de la population. Par ailleurs, en raison des menaces terroristes sur la ville de Bamako, il a indiqué que des mesures particulières ont été prises et qui sont en cours d’exécution. Celles-ci permettent de prévenir au maximum des attaques. « Aujourd’hui, nous avons non seulement ces menaces terroristes mais également des bandits locaux au niveau de la ville qui nous empêchent souvent de circuler librement dans nos activités. Il faut lutter contre tous ceux-ci, Dieu merci, on arrive à maitriser la situation. » a-t-il rassuré. Avant d’affirmer que depuis l’accentuation de cette menace terroriste, plus de 200 individus signalés par la population ont été interpellées. La population a compris qu’elle doive accompagner sa police. Par rapport à la police de proximité, il demande toujours à la population de faire plus.
« Aujourd’hui, je peux vous assurer, les policiers sont à pied œuvre. De janvier à maintenant, nous avons plus de 150 armes saisies, uniquement des pistolets automatiques et des armes artisanales. Quant aux fusils de chasse, on a plus de 70 saisies en plus d’autres armes blanches » a indiqué le Contrôleur général Diarra. Au cours de sa communication, il a par la suite dévoilé que durant le mois de juillet 2022, il a y eu 0 cas de tentative d’assassinat, 2 cas de braquage, 4 cas de viols, 1 cas de pédophilie. Cela pour mettre en exergue les efforts déployés par la police nationale. En illustre le fait qu’avant le mois de janvier 2022, on pouvait dénoter plus de 10 braquages par jour. « Mais avec les efforts et accompagnements de la hiérarchie, on a pu maitriser la situation » a-t-il laissé entendre.
Quant au Lieutenant-colonel Famakan Doumbia, directeur adjoint régional de la Protection civile, il a affirmé qu’en cette période d’hivernage, il faut le respect strict du code de la route par la population pour diminuer des cas d’accidents. Egalement de la part de la population une bonne attitude en termes de comportement. Dans son intervention, il fait ressortir le fait que la jeunesse s’adonne beaucoup à la consommation abusive d’alcool, des drogues et d’autres excitants. Ce faisant étant sous l’emprise de ces produits toxiques, ils se permettent de conduire. Toute évidence qui fait augmenter le taux de la criminalité, des accidents et autres tragédies. S’y ajoute, l’utilisation abusive des trottoirs par les petits commerçants qui contribue à réduire la chaussée et à augmenter le risque d’accident.
Par Fatoumata Coulibaly
Source: Le Sursaut