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A la loupe : risques de conflits interethniques

Les rencontres ont repris entre le gouvernement malien et les groupes armés terroristes.

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D’autres entités assistent à ce que beaucoup s’efforcent d’appeler négociations sans que personne ne sache réellement ce qu’il y a encore à négocier : le statut particulier du nord auquel les groupes armés terroristes tiennent mordicus et dont ni les populations et autorités maliennes ni le médiateur algérien ne veulent ?

La reddition monnayée du Mnla qui est actuellement en position de faiblesse militaire ?

Des prolongations volontaires pour permettre aux membres des différentes délégations de percevoir le maximum possible de perdiem ?

En attendant de connaitre le contenu des accords sur lesquels ils tomberont et que la quasi-majorité du peuple malien, c’est prévisible, va rejeter, les autorités feront mieux d’anticiper en prenant déjà des mesures pour enrayer les menaces qui planent sur tout le nord du pays. Partant, sur toute la région sahélo-saharienne. Il s’agit de l’insécurité créée et entretenue par des milices d’autodéfense.

La plus grosse alerte a été donnée la semaine dernière par les affrontements, qui ont causé mort et désolation, entre le Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad) et le Gatia (Groupe d’autodéfense des Touareg Imghad et alliés) à Intillit, non loin de Gao.

Après avoir attaqué les indépendantistes dans ce que ceux-ci appellent « leurs positions », les assaillants ont continué sur Tessit, cette autre localité du cercle d’Ansongo dans laquelle le Mnla avait également créé des cellules actives.

Aujourd’hui, selon des sources concordantes, Tessit et Intillit sont sous le contrôle du Gatia qui veut également contrôler tout le Gourma qu’il estime être « son » domaine, son terroir, son Azawad à lui.

Prolifération

De la même façon, le Mouvement populaire Ganda Koy, pour le moment très divisé, va vouloir défendre chèrement ses terroirs songhay, tout au long de la vallée du fleuve Niger, alors que le Mouvement Ganda Izo (des Peulh) n’œuvrera plus que pour l’intérêt de ses troupeaux et de leurs pâturages. Plus loin, dans la zone de Tin Hamma, les Dawsahak sont à pied d’œuvre, remontés à la fois contre plusieurs autres communautés.

Encore plus au loin, les Bella, longtemps tenus en esclavage par les Touareg, ne veulent plus retourner sous le joug de leurs anciens maîtres féodaux, surtout ceux de Ménaka. Chez ceux-ci, principalement les Ifoghas de la région de Kidal, des dissensions sont en train de naitre.

A tous les niveaux, tout est en train d’être mis en œuvre pour que chaque ethnie, chaque communauté, chaque tribu et chaque groupuscule aient son mouvement d’autodéfense.

Certains de ces mouvements sont réputés être progouvernementaux s’ils ne sont pas taxés tout simplement d’être à la botte des autorités militaires et politiques.

De fait, comme dans les années 90 avec la création de Ganda Koy, l’Etat ne serait pas étranger à la création de certaines des milices, dans le but de leur faire jouer un rôle de supplétif de l’armée dans des zones bien définies. Si celles que le président ATT avait contribué à mettre en place ont pu jouer leur rôle jusqu’à un certain point, leur prolifération actuelle pose un problème de sécurité nationale.

Jeu d’exclusion

Aujourd’hui, chacun de ces mouvements veut non pas assister de loin mais participer à toute négociation concernant son terroir avec le pouvoir central. Chacun de ces mouvements veut être autour de la table pour défendre les intérêts de son terroir.

Or, tous n’ont pas été invités à Alger. Pire, la communauté internationale encourage des groupes armés terroristes dans leur jeu d’exclusion des autres sous prétexte que ceux-ci ne seraient pas des groupes en belligérance avec le Mali.

Mais s’ils ne sont pas en conflit avec l’Etat, ils ont été, le sont ou le seront avec tous ceux qui ont importé ou tenteront d’importer la rébellion et la guerre dans leur terroir. Chacun de ces mouvements tentera enfin d’être maitre chez lui. Cela ne pourrait aller sans conflits et affrontements, comme à Intillit.

Les risques de généralisation sont d’autant plus grands avec le manque sinon l’absence de l’Etat dans les localités du nord. Avec la Minusma et Barkhane, les populations savent à quoi s’en tenir : ces troupes sont là pour le maintien d’une paix énigmatique, pour la lutte contre le terrorisme et ne se sont pas donné vocation à gérer des conflits interethniques.

Cela est du ressort de l’Etat, du pouvoir central. Or, les autorités ont disparu des localités pour se concentrer dans les chefs-lieux de région, parfois de cercle, où elles croient pouvoir jouir de la protection des forces internationales. Jusqu’à ce qu’elles soient rattrapées par les coups en provenance du Mali profond. Sera-t-il alors trop tard pour empêcher la septicémie et les amputations multiples ?

 

Cheick TANDINA

Source: Le Prétoire

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