La Jordanie, petit pays du Moyen-Orient, s’intéresse de plus en plus aux pays africains, y compris les pays d’Afrique de l’Ouest. Le roi Abdallah II de Jordanie recevait en cette fin de semaine, sur la mer Rouge, les présidents nigérian, guinéen, nigérien et malien. Ces rencontres d’Aqaba doivent permettre à ces pays d’échanger des informations pour la lutte contre le terrorisme. La Jordanie, qui a l’expérience de la lutte contre les groupes islamistes, espère développer de nouvelles relations commerciales en Afrique.
Les marchés africains sont une nouvelle cible pour la Jordanie. Amman espère ouvrir des ambassades en Guinée et au Nigeria pour dynamiser ses relations avec l’Afrique de l’Ouest. Le président guinéen Alpha Condé effectuait ce week-end sa seconde visite en Jordanie en un mois. Pour le moment, les échanges commerciaux entre la Jordanie et l’Afrique de l’Ouest sont faibles, à peine 3 millions d’euros l’an dernier entre la Jordanie et le Nigeria par exemple.
Cette quête de nouveaux marchés est une nécessité pour la Jordanie. La croissance est faible dans le pays, seulement 2%. Le chômage est fort, 18%. Les crises en Syrie et en Irak ont privé les exportateurs jordaniens de nombreuses opportunités. La frontière entre la Jordanie et la Syrie est fermée depuis deux ans et demi.
Amman espère donc placer quelques pions en Afrique de l’Ouest. Et la Jordanie dispose d’un atout : une expertise en matière de lutte contre le terrorisme qui peut intéresser les pays qui combattent Boko Haram, al-Qaïda et d’autres groupes terroristes. Amman a donné en septembre deux cents véhicules militaires au Nigeria. La Jordanie est un pays très stable malgré les conflits voisins et un afflux massif de réfugiés syriens ces dernières années.
Publié le 04-12-2017