Opposant devant l’éternel, le président du parti SADI profite actuellement d’une situation tant rêvée : la montée en puissance du sentiment anti-français au Mali. Le député élu à Kolondiéba s’en donne à cœur-joie et tente vaille que vaille de récupérer et d’usurper le leadership d’une dynamique spontanée, selon toute évidence. Pour ce faire, les meetings se succèdent devant la Bourse du Travail et les discours populistes le disputent aux déclarations incohérentes. Le maître-mot au départ c’était de chasser les forces étrangères du Mali et singulièrement l’armée française. Elles doivent être remplacées par la Russie dont les couleurs flottent à chaque manifestation alors que celles de la France sont piétinées et brûlées – comme si l’armée russe n’était pas une force étrangère. Mais au fil du temps, on peut constater que le discours est si brusquement nuancé qu’on ne parle plus de l’ensemble des forces étrangères. En clair, une nette distinction est faite entre la force Barkhan et la Minusma plutôt tolérée par Oumar Mariko. Ce n’est qu’une des nombreuses valses par lesquelles le président de SADI s’est souvent illustré sur la scène publique.
Ce que vaut le silence de Nioro ?
Les observateurs de la scène publique malienne sont sans doute surpris de ne plus entendre le Cherif de Nioro donner de la voix. Tout comme ses nombreux adeptes et alliés politiques, il allume si faiblement l’actualité qu’on est tenté de s’interroger sur l’attachement du leader spirituel des Hammalistes aux ambitions politiques qu’il avait jadis annoncées. Celui qui coupait le sommeil à Koulouba s’est en effet subitement muré derrière un silence que des sources concordantes attribuent à l’intercession de certaines mastodontes de l’opposition ayant rejoint le pouvoir. En échange de cet apaisement qui tenait trop à cœur le chef de l’Etat, plusieurs proches du maître de Nioro devraient accéder à des hautes responsabilités publiques. On parle par exemple de l’avènement d’un certain Abdoulaye Daffé, précédemment PDG de la BDM SA, à l’Hotel des Finances que Boubou Cissé cumule avec la fonction de chef du Gouvernement. Ce n’est pas tout. La paternité du précieux silence de Bouyé est également l’objet d’âpres disputes entre quelques arrivistes au gré de leurs ambitions personnelles. D’aucuns rêvent même de s’en servir pour accéder à la Primature, avec bien sûr le soutien et l’influence de Bouyé auquel IBK a si peur de refuser une sollicitation.
La Rédaction
Source: Le Témoin