Le parti démocratique sénégalais traverse une crise interne et beaucoup contestent la gestion de la famille Wade. Un problème sérieux pour le parti à moins de six mois de la présidentielle.
Il y a quelques jours, des cadres du PDS ont envoyé une lettre à Abdoulaye Wade. Objectif : choisir un autre candidat à la place de Karim Wade. Une lettre symbole de la crise et des divisions que traversent le parti démocratique sénégalais à moins de six mois de la présidentielle de février 2019.
La question Karim Wade
Des divisions qui découlent notamment de la volonté de l’ancien président d’imposer son fils, Karim Wade, comme candidat du parti pour la prochaine présidentielle. Certains cadres du PDS contestent cette gestion familiale du PDS. D’autant qu’à moins de six mois de la présidentielle, le candidat Karim Wade est encore absent du pays.
Modou Diagne Fada est ancien militant du PDS et il soutient le président Macky Sall : “Cela ne surprend personne. Je crois que cette secousse était attendue, compte tenu de la situation dans laquelle se trouve le parti démocratique sénégalais qui garde à sa tête l’ancien président de la République. Ce dernier cherche par tous les moyens à imposer son fils.”
Parti verrouillé ?
Mais pour les inconditionnels de Karim Wade, sa candidature n’est pas à l’origine du malaise dans le parti. Nafi Diallo, est la vice-directrice de la communication du PDS : “C’est un congrès qui a investi Karim Wade et c’est un congrès qui peut aujourd’hui investir un plan B ou X ou Y. Mais il est impossible matériellement, à cinq mois de la présidentielle, de faire un congrès, de vendre l’image d’un nouveau candidat.”
De nombreux Sénégalais ne comprennent pas que le PDS s’accroche à une candidature presque hypothéquée. “Au PDS, dès qu’on a une ambition de faire quoi que ce soit ou de dire quoi que ce soit, on est rapidement exclu”, assure Modou Diagne Fada qui parle de prise en otage. “Et surtout, il ne faut pas avoir une ambition présidentielle. Parce qu’apparemment, cette ambition n’est réservée qu’à une seule personne.”
En revanche, Assane Ba, membre du bureau politique du parti, rejette cette position. Il parle de liberté dans son parti : “C‘est une mauvaise manière de voir les choses. Je pense que ces Sénégalais ou ces responsables politiques des autres partis qui l’affirment n’ont pas de leçon de conduite morale à nous donner. On ne peut pas nous dicter la conduite à tenir dans notre propre parti.”
À son départ du pouvoir en 2012, le PDS a connu de nombreuses défections. Certains cadres ont créé leurs propres formations politiques, mais aujourd’hui encore le parti traverse une situation difficile.
Source: dw