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La fuite en avant de Bamako et Paris

A la base, il y a que, sous nos yeux, le Nord de notre pays où l’on pouvait bivouaquer autour de n’importe quelle oued dans les années 1980 est devenu un gisement de rançons. Oui, il y a qu’une lamentable dérive a fait de notre pays le corridor de la coke sud-américaine et un entrepôt d’otages à ciel ouvert. Il y a enfin que nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes, nul ne devant se prévaloir de ses propres turpitudes.

adam thiamA cet égard, on peut encore se demander comment il a été possible le 24 novembre 2011 d’enlever sans réaction des forces de défense ou de sécurité deux étrangers à Hombori, les conduire à Gao par une route nationale et subir le lendemain 25 novembre une autre attaque rocambolesque au centre de la ville de Tombouctou, avec mort d’homme et kidnappings. D’ailleurs quatre ans après, nous ne savons toujours pas ce que Verdon et Lazarevic étaient venus chercher à Hombori. Car on sait maintenant qu’ils n’étaient pas géologues et que par conséquent le mobile  officiel de leur séjour – appui au projet de cimenterie de Dimamou- ne tient pas. Nous devons une fière chandelle à la France libératrice du 11 janvier 2013. Mais Hollande l’a dit : nous aussi nous sommes morts à Verdun. Alors, était-il moral d’échanger contre Lazarevic  le sinistre Ag Wadossen, assassin d’un garde malien et bourreau indirect de Verdon ?  Bamako se tait sur la question alors que les organisations droitdelhommistes et la presse s’en sont saisies. Pourquoi ? La mort de Ahmed Al Tilemsi ne suffira pas à couvrir les clameurs de réprobation qui avaient gagné jusqu’à la salle de l’Eid mercredi. Au contraire, elle en soulève deux autres : celle de l’amnisitie de fait dont bénéficie Iyad Ag Ali qui ne fait tout de même pas la navette entre Mars et le Sahara et celle des leçons apprises ou ignorées. Car entre les terribles menaces venant de la Libye et du Nigéria, le Sahel malien est dans une situation délicate qui justifie plus une chirurgie profonde que des retouches cosmétiques. Une angoisse de moyen terme, la préoccupation immédiate étant la réaction de l’Algérie hôte de nos pourparlers. Dans l’affaire Camatte, Alger avait plus que donné de la voix contre la forte probabilité de paiement de rançon et contre la libération d’un jihadiste algérien dont il n’avait pu, à ses dires, obtenir l’extradition.

Adam Thiam  

SOURCE: Le Républicain  du   12 déc 2014.
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