En vue de faire face à la percée terroriste qui s’installe progressivement sur le continent africain, particulièrement dans la zone du Sahel, la France a décidé d’entreprendre une réorganisation de son dispositif militaire dans quatre pays d’Afrique, désignés comme pôles principaux, pour renforcer l’efficacité de ses forces dans la lutte contre les groupes djihadistes qui opèrent dans cette zone immense.
Au cours de son séjour américain, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a, le 24 janvier dernier à Washington, présenté à son homologue américain, Chuck Hagel, le nouveau dispositif militaire de son pays pour contrer les attaques terroristes qui secouent actuellement la zone du Sahel. Pour Jean-Yves Le Drian, le redéploiement français doit notamment servir à se «prémunir demain contre le risque d’un chaos libyen».
En effet, le nouveau dispositif devrait y maintenir environ 3 000 hommes. Il s’agit de réarticuler les forces autour de quatre pôles spécialisés à savoir Gao (Mali), N’Djamena (Tchad), Niamey (Niger) et Ouagadougou (Burkina Faso) pour faire face à une menace devenue régionale. Selon Paris, qui compte sur les États-Unis pour soutenir la France en matière de renseignement dans un rôle de surveillance et d’intervention contre les groupes djihadistes de la région, «à terme, il ne devrait pas y avoir plus de soldats français en Afrique, mais ils seront répartis légèrement différemment».
Selon le ministre français de la Défense, au Mali, où le contingent français doit être ramené à un millier d’hommes dans quelques mois, Gao devrait devenir une sorte de plaque tournante d’où les forces poursuivront leurs opérations dans le Nord du pays aux côtés de l’armée malienne. Les forces terrestres stationnées à N’Djamena (950 hommes) joueront en cas de besoin le même rôle dans le Nord du Tchad. L’essentiel des moyens aériens français (avions de chasse Rafale et Mirage 2000D) restera stationné dans la capitale tchadienne. Niamey, où sont déployés les deux drones Reaper acquis récemment aux États-Unis, doit servir de plate-forme logistique et de pôle de renseignement. Enfin Ouagadougou servira de base aux forces spéciales, les premières en action en cas de coup dur.
Le troisième rideau des forces françaises en Afrique de l’Ouest , pour sa part, devrait globalement rester le même, avec ses implantations au Sénégal (350 hommes), au Gabon (940), en Côte d’Ivoire (450), auxquelles s’ajoutent les 1.600 soldats engagés dans l’opération Sangaris en Centrafrique.
source : afp