La France réitère qu’elle est en train de mettre en place une nouvelle stratégie militaire sur le continent africain. Celle-ci se veut beaucoup plus discrète.
“D’ici six mois, tout le dispositif de l’opération Barkhane au Mali devrait avoir quitté le territoire de ce pays”, a tenu de rappeler le président français Emmanuel Macron lors du traditionnel discours de la veille de la fête du 14 juillet en France. Il s’agit de 4.500 hommes et tout un arsenal qui, chaque année depuis les huit dernières années, dépensaient un budget de près d’un milliard d’euros.
Le nouveau plan dévoilé
Ce que certains Maliens et des experts en sécurité qualifient d’échec dans la lutte contre le terrorisme devra changer.
“J’ai demandé au ministre et au chef d’état-major des armées de pouvoir repenser d’ici à l’automne l’ensemble de nos dispositifs sur le continent africain. C’est une nécessité stratégique, car nous devons avoir des dispositifs moins posés et moins exposés”, a déclaré Emmanuel Macron.
L’armée française, à différentes occasions en rapport avec le redéploiement de la force Barkhane au Niger, a expliqué que cette nouvelle stratégie adoptée depuis 2021 consisterait à laisser le haut commandement des opérations anti-djihadistes aux militaires nigériens.
Une stratégie adoptée après que la France se soit heurtée à une résistance acharnée depuis quelques années, surtout dans les pays francophones qui sont aussi ses anciennes colonies.
D’après Thierry Vircoulon, spécialiste de la politique africaine, “il y aura une grande difficulté à renouer de vrais partenariats sécuritaires avec beaucoup de pays africains qui sont maintenant très travaillés à la fois par des problèmes socio-économiques qui leur sont propres et des influences étrangères qui sont très anti-françaises.”
Sentiment anti-français
Dans certains pays, notamment le Mali et la Centrafrique, des déclarations anti-politique étrangère française se sont fait entendre ces derniers temps. Mais aussi, affirment certaines autorités politiques, ce sentiment émanerait de l’attitude de la France envers les pays africains.
Antoine Glaser, journaliste et spécialiste de l’Afrique pense qu’“on ne change pas comme cela toute une attitude, une position, un peu d’arrogance de plusieurs décennies. Rappelez-vous les conférences de presse depuis l’Élysée en visioconférence avec les chefs d’État du G5 Sahel. On avait l’impression qu’il était encore un chef blanc qui était en train d’expliquer ce qu’il fallait faire dans l’ensemble du Sahel.”
L’influence française sur le continent africain est remise en cause ces derniers temps. Certains pays francophones comme le Togo et le Gabonont par exemple formulé le désir de rejoindre le Commonwealth sans pour autant renoncer à la Francophonie. Une demande tout de même très commentée, notamment dans les cercles de la Francophonie
Source : DW