Un nom résonne dans la conscience collective haïtienne et universelle lorsqu’il s’agit de la révolution haïtienne: Toussaint Louverture !!!
Il est important de rétablir une vérité historique: Toussaint n’a jamais voulu initialement d’une rupture complète avec la France. En tant qu’affranchi, il a bénéficié du système colonial et avait même des esclaves à son service. Ses affaires prospéraient et il a joué le jeu des grands colons blancs royalistes contre les petits blancs qui voulaient une rupture d’avec la Métropole. Toussaint a encouragé les révoltes d’esclaves pour faire peur aux petits colons sans inquiéter les grands ! Il a dû se rendre à l’évidence et épouser la cause des esclaves quand elle est devenue incontrôlable et se rangea sous les ordres des rebelles Jean François et Biassou.
Après cette période peu glorieuse de l’homme, à mon sens, il s’engagera à fond dans le courant abolitionniste et mettra son génie militaire puis politique au service des siens. Toussaint n’a jamais réellement voulu une scission complète. Jusqu’à son arrestation, il croyait encore aller discuter avec son “collègue” en France, Bonaparte. Il croyait se présenter d’égal à égal afin de faire entendre raison au Consul Bonaparte qui avait rétabli l’esclavage dans les colonies après son abolition !!! Déporté en France, il mourra dans ses geôles, sans jamais avoir rencontré Bonaparte, un an avant la proclamation de l’indépendance de Haïti par Jean-Jacques Dessalines en 1804.
La perte de ses colonies par la France est toujours le fait de ses réactions de protection en durcissant ses positions par le biais de la répression sanglante.
Hier en Haïti, Toussaint Louverture, un modéré n’a pas été écouté. Son lieutenant Jean-Jacques Dessalines, le radical a humilié la première puissance de l’époque et proclamé l’indépendance de Haïti.
Indochine, Algérie…la réaction de la France fut d’envoyer des contingents pour mater les indépendantistes, d’encourager les assassinats…mal lui en pris !
Dans son comportement réactionnaire, cette France impérialiste gagne quelques combats et obtient quelques victoires qui lui font malheureusement croire qu’elle tient le bon bout et peut encore prospérer dans un système anachronique jusqu’à ce que la réalité la rattrape fatalement: les peuples prennent conscience et rien n’est plus comme avant.
La France n’a pas écouté Gbagbo le modéré comme elle n’a pas écouté Toussaint. Elle se sent victorieuse pour l’instant jusqu’à ce qu’un Dessalines surgisse dans le sillage de Gbagbo !!! Elle perdra alors tout !!!
Hervé Philippe