La force G5 Sahel et le Tchad qui préside cette organisation ont demandé mardi au Conseil de sécurité de créer un “bureau d’appui des Nations Unies chargé de (lui) fournir un soutien logistique, opérationnel, tactique et stratégique”, une requête à laquelle pourraient s’opposer les Etats-Unis. “Il est important de rappeler la nécessité de trouver le moyen de pérenniser le système de financement de la force conjointe Sahel”, a souligné son chef militaire, le général Oumarou Namata.
“La solution la plus pérenne serait la mise en place d’un bureau d’appui des Nations unies (…) qui serait financé au moyen de contributions statutaires ou volontaires”, a-t-il dit lors d’une réunion virtuelle du Conseil de sécurité.Plus direct, le ministre tchadien des Affaires étrangères, Oumar Ibn Daoud, qui a, comme le Niger, aussi demandé cette création, a souligné qu’elle devait être “financée sur contributions obligatoires des Etats membres”, regrettant une aide de partenaires internationaux qui peut être “aléatoire” aujourd’hui.”L’heure est grave. Les interrogations, les tergiversations que l’on note ici et là chez les partenaires ne feront hélas que donner du répit aux terroristes et les renforcer”, a-t-il mis en garde.Depuis plusieurs années, les Etats-Unis s’opposent à l’attribution d’un mandat fort de l’ONU au G5 Sahel avec un financement onusien, lui préférant les aides bilatérales.
Très impliquée politiquement et militairement au Sahel, la France a souligné de son côté que l’Union africaine et l’Union européenne soutenaient cette idée de création d’un bureau d’appui de l’ONU, financé sur contributions obligatoires.Un tel bureau pourrait être créé en juin, a espéré l’ambassadeur du Niger à l’ONU, Abdou Abarry.Créée il y a plus de trois ans, la Force G5 Sahel antijihadiste, formée de 5.000 militaires fournis par la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, peine toujours à convaincre de son efficacité. Elle reste sous-équipée, notamment en moyens aériens comme souligné mardi par le général Namata.
Le Mali est en proie depuis 2012 à une poussée jihadiste partie du nord du pays, qui l’a plongé dans une crise sécuritaire et s’est étendue au centre du pays. Les violences se sont également propagées au Burkina Faso et au Niger voisins.Les violences jihadistes, intercommunautaires ou autres ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, malgré l’intervention des forces de l’ONU, française et africaines.
Source: AFP