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La force du G5 Sahel, espoir déçu de relais de l’engagement militaire français

Dès son arrivée au pouvoir, le président français Emmanuel Macron avait misé sur la création d’une force antijihadiste par le G5 Sahel pour ouvrir la voie à un désengagement de l’opération Barkhane. Mais au moment de donner le signal du départ, cet espoir s’est largement évaporé.

M. Macron avait même participé le 2 juillet 2017 à Bamako au sommet où le G5 Sahel avait solennellement lancé sa force conjointe pour reconquérir le terrain perdu sur les groupes jihadistes, surtout dans la “zone des trois frontières”, aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, Etats membres de cette organisation régionale, avec la Mauritanie et le Tchad.

Organisée en trois couloirs, ou “fuseaux” de 100 km de part et d’autre des frontières communes, elle compte officiellement huit bataillons, soit quelque 5.000 hommes, tous basés dans leur pays, à l’exception d’un bataillon tchadien déployé au Niger depuis mars 2021.

Barkhane, dont la France a annoncé jeudi le départ du Mali, assure la planification et la coordination de toutes les opérations de la force conjointe, très largement financée par l’Union européenne, selon des sources diplomatiques et de sécurité.

Manquant de moyens essentiels, dépourvue de financement pérenne et d’un mandat fort de l’ONU en raison de l’opposition américano-britannique au Conseil de sécurité, entachée par des accusations de violations des droits de l’Homme – exécutions sommaires de civils et viols notamment – la force sahélienne n’a guère fait de différence sur le terrain.

– “Efficacité et moral sapés” –

“Depuis le début de l’opération Barkhane, il y a évidemment côté français un désir de trouver une voie de sortie parce que maintenir une opération extérieure sur des années, au bout d’un moment ça devient compliqué, notamment avec les opinions publiques”, explique Alain Antil, spécialiste du Sahel à l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Dès son arrivée au pouvoir, le président français Emmanuel Macron avait misé sur la création d’une force antijihadiste par le G5 Sahel pour ouvrir la voie à un désengagement de l’opération Barkhane. Mais au moment de donner le signal du départ, cet espoir s’est largement évaporé.

M. Macron avait même participé le 2 juillet 2017 à Bamako au sommet où le G5 Sahel avait solennellement lancé sa force conjointe pour reconquérir le terrain perdu sur les groupes jihadistes, surtout dans la “zone des trois frontières”, aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, Etats membres de cette organisation régionale, avec la Mauritanie et le Tchad.

Organisée en trois couloirs, ou “fuseaux” de 100 km de part et d’autre des frontières communes, elle compte officiellement huit bataillons, soit quelque 5.000 hommes, tous basés dans leur pays, à l’exception d’un bataillon tchadien déployé au Niger depuis mars 2021.

Barkhane, dont la France a annoncé jeudi le départ du Mali, assure la planification et la coordination de toutes les opérations de la force conjointe, très largement financée par l’Union européenne, selon des sources diplomatiques et de sécurité.

Manquant de moyens essentiels, dépourvue de financement pérenne et d’un mandat fort de l’ONU en raison de l’opposition américano-britannique au Conseil de sécurité, entachée par des accusations de violations des droits de l’Homme – exécutions sommaires de civils et viols notamment – la force sahélienne n’a guère fait de différence sur le terrain.

– “Efficacité et moral sapés” –

“Depuis le début de l’opération Barkhane, il y a évidemment côté français un désir de trouver une voie de sortie parce que maintenir une opération extérieure sur des années, au bout d’un moment ça devient compliqué, notamment avec les opinions publiques”, explique Alain Antil, spécialiste du Sahel à l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Dans l’idéal, les armées nationales auraient pris le relais de Barkhane, “en particulier l’armée malienne, mais elle est toujours dans une situation de très grande fragilité. Ensuite la France a espéré que le G5 Sahel puisse contribuer à sécuriser certaines zones, en particulier la zone des trois frontières”, poursuit-il.

Mais dans cette zone, “la France, au lieu de pouvoir petit à petit diminuer son dispositif, a dû maintenir un dispositif important, voire réinvestir plus fortement au Mali” début 2020, rappelle Alain Antil.

“Ses capacités opérationnelles et logistiques étant limitées, la force conjointe a toujours énormément de mal à approvisionner ses troupes”, déplorait l’ONU dans un rapport en mai 2021. “L’insuffisance du matériel est restée une préoccupation quotidienne, entravant l’efficacité et les opérations des militaires déployés dans les garnisons et sapant leur moral”, ajoutait l’ONU, soulignant l’absence de moyens aériens pourtant “indispensables” à leur mission.

“On parle de pays parmi les plus pauvres du monde et on leur demande de régler des problèmes que la communauté internationale n’arrive pas à régler. Que cette force ne remplisse pas toutes les missions qu’on lui demande, c’est une évidence mais c’est déjà un miracle qu’elle existe”, tempère une source militaire française.

– “Période de suspension” –

L’instabilité politique des Etats membres a encore bridé cette dynamique poussive, avec un second putsch au Mali en mai 2021 et un autre au Burkina Faso en janvier. Ces deux pays n’étaient d’ailleurs pas conviés au mini-sommet euro-africain réuni mercredi soir à Paris, amenant des responsables sahéliens à ironiser sur un “G3” Sahel.

La dernière opération d’envergure de la force remonte à plusieurs mois. Une autre de moindre ampleur a mobilisé début février des troupes nigériennes et tchadiennes. Mais les Burkinabè ont décliné, invoquant la situation dans leur pays et l’absence d’ordres de leur hiérarchie, selon des sources diplomatique et proche de la force conjointe.

“La force conjointe dans les faits aujourd’hui, c’est des opérations de la France, des Nigériens et des Tchadiens du côté nigérien des trois frontières seulement”, a résumé cette dernière à l’AFP.

“On a toujours des opérations efficaces avec les Maliens, les Nigériens, les Tchadiens”, indique une source à la présidence française, tout en reconnaissant “une période de suspension, d’incertitudes” au Burkina Faso.

Face à la nouvelle donne, Paris veut élargir la coopération régionale.

“Si le G5 Sahel demeure une enceinte incontournable pour coordonner les efforts à l’échelle de la bande sahélienne, l’Initiative d’Accra, qui rassemble le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin, doit aussi devenir un cadre de référence”, a déclaré jeudi M. Macron.

sst-ah-dab/dla/sba

 

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