L’opération Barkhane ne va pas se déployer au Burkina Faso. C’est ce qu’a fait savoir la semaine dernière le Général Laurent Michon, commandant de la force Barkhane, de passage à Ouagadougou. Dans le pays, les populations ne semblent d’ailleurs pas favorables à une éventuelle arrivée de Barkhane.
Le patron de Barkhane, le général Laurent Michon devant les journalistes rassure. Il n’y aura pas de redéploiement de Barkhane au Burkina Faso. La force selon le général français se retire du Mali et n’a aucune l’intention de s’installer ni au Burkina, ni au Niger voisin. À Ouagadougou on n’est pas favorable à une éventuelle implantation de Barkhane dans le pays.
“Sincèrement dit, on ne veut pas la force Barkhane ici au Burkina. Ils étaient au Mali, ils n’ont rien fait là-bas. Donc au Burkina on ne veut pas de Barkhane. Ils disent aider nos forces, qu’est-ce qu’ils ont fait au Mali ? Si les gens parlent de forces Barkhane, sincèrement cela me fait mal. C’est pour venir ici nous piller seulement sinon rien”, a dit Samuel Compaoré, un citoyen.
“Si nos forces de défense et de sécurité ne peuvent pas nous protéger, je ne pense pas que quelqu’un d’autres pourra quitter ailleurs pour venir nous protéger. On a remarqué que la France n’a jamais réussi sa mission en Afrique. Ils ne viennent pas ici cadeau. Nos éléments connaissent l’Afrique mieux que la France”, a indiqué Aboubacar Boly, un Ouagalais.
“Y a une volonté affichée pour Barkhane de redéployer ses troupes au Burkina Faso. Mais il se trouve que sans la demande du Burkina, Barkhane ne pourra pas se retrouver au Burkina. Au niveau du Burkina Faso, nous savons aussi que l’opinion publique n’est pas favorable à l’installation de troupes étrangères. Les autorités militaires actuelles tiennent beaucoup compte de cette opinion publique. Il n’est pas probable que dans les jours ou mois à venir que Barkhane se redéploie au Burkina Faso. Il y a une coopération militaire entre le Burkina et la France. Nous attendons à ce que cette coopération puisse s’accentuer dans le domaine de la formation, en appui logistique… mais nous attendons que cette coopération puisse se diversifier entre le Burkina Faso et les autres États”, a expliqué Paz Hien, analyste politique.
L’armée française dit cependant rester dans la zone des trois frontières et engagée à lutter contre le terrorisme. Elle pourra assister les armées des pays du Sahel qui manifesteront le besoin. Mais le commandant de Barkhane est clair. Ils ne vont pas combattre dans des pays où sont engagés des mercenaires russes, comme déjà au Mali.
VOA Afrique