Karim Keïta : Khalife à la place du Khalife ! Un projet désormais éventé
Ainsi, le fiston national rêve de succéder à son père avec, visiblement, la bénédiction de celui-ci. Les révélations du Chérif sont plus qu’édifiantes et pertinentes. Et pour cause.
Le plan a été muri, planifié et aujourd’hui en phase d’exécution. Le fils n’étant pas optimiste sur l’issue de la maladie du père, aspire donc à le remplacer avant la fin de son très contesté et second quinquennat. Le fiston doit certainement avoir à disposition le bilan de santé et l’avis des médecins traitants du paternel ! Autrement, il ne s’aventurerait pas sur un terrain aussi glissant ! Pour la petite histoire : en 2015, l’entourage d’IBK a violemment pris à partie le Président de l’Assemblée Nationale Issiaka Sidibé au motif que ce dernier a fait fi de la santé du Président IBK évacué d’urgence en France, dans le seul but de pouvoir lui succéder dans la perspective d’une vacance de pouvoir.
Le même entourage est resté curieusement muet, suite à l’évocation du même sujet par Karim Keïta. Celui-ci dispose alors certainement des arguments pour sa défense.
Les déclarations du Chérif ne sont, en tout cas, pas sans fondement. Et pour cause. Le père a d’ores et déjà émis de nouveau la perspective d’une réforme constitutionnelle. Et à l’issue de cette relecture de la loi fondamentale, seront introduites des dispositions visant à créer et faire occuper par le fiston un portefeuille devant servir de tremplin vers Koulouba. Les scenarii sont dès lors nombreux. Il s’agit par exemple de création d’un poste de vice-président et/ou d’un président de Senat, taillé sur mesure et dont le récipiendaire succèdera au président de la République en cas de vacance de pouvoir…
Le fils n’aura plus qu’à se faire élire président du Senat ou être nommé vice-président et attendre patiemment le jour « J » en vue de «parachever les œuvres du père».
Et d’ores et déjà, il faudra s’appliquer à faire taire toutes oppositions et réduire au silence tout empêcheur de tourner rond. Les arrestations et disparitions signalées ces temps-ci procèdent-elles de cette logique ? Il s’avère, en tout cas, que les personnes visées (disparues et sur la liste noire, dont Ras Bath et des confrères bien connus) sont considérées à raison, comme de véritables perturbateurs.
Bien entendu, rien n’est gagné d’avance pour qui sait qu’une forte opposition est en ce moment en gestation. L’Adema Association ainsi que de nombreux acteurs du mouvement démocratique ont désormais repris du service.
Batomah Sissoko
Source: Le sphinx