Annoncée et très attendue, il y’a une semaine, jour pour jour, la conférence des cadres devant sanctionner la visite historique des membres du gouvernement en huitième région n’a finalement pas eu lieu. Ils étaient en effet une dizaine de ministres à avoir foulé ensemble le sol de l’Adrar depuis la commémoration du 22 septembre sous Alpha Oumar Konaré. Leur passage devait consister à échanger avec la population locale pour recueillir ses besoins et faire des ébauches de solutions, mais il s’est finalement limité à une visite éclair de moins d’une demi-journée au cours de laquelle les illustres convives ont pu rencontrer la Minusma, rendu une visite de courtoisie au chef traditionnel et échangé à huis clos avec les ténors de la Coalition des Mouvements de l’Azawad. Quant à l’événement phare de la visite, il est resté en suspens toute la journée avant d’avorter en dernière heure au grand dam des participants massivement rassemblés dans la salle de conférences du gouvernorat de Kidal. Probablement parce qu’une conférence n’était point du goût de la CMA, qui estime sans doute que les citoyens de cette ville sont plus ses administrés que ceux de Bamako. Elle en avait d’ailleurs donné le ton en annonçant dès le départ sa non-participation à la rencontre avec les cadres.
Qui veut étouffer le Fafpa ?
La situation de cette structure commence à défrayer la chronique pour un service sur lequel les hautes autorités comptent tant pour servir d’appoint au secteur de l’emploi : la formation professionnelle. Depuis sa prise en otage par le Conseil Malien du Patronat de Mamadou Coulibali, le FAFPA, au grand dam des demandeurs de ses précieux appuis, tourne en deçà de ses réelles potentialités. En cause, la suspension arbitraire de la contribution des employeurs aux ressources du Fonds d’Appui à l’Apprentissage et à la Formation Professionnelle, à un moment où cette structure aspirait à en disposer directement sans passer par le trésor public. En violation de la législation en vigueur sur la question, les manques à gagner se sont accumulés et viennent se greffer à d’autres ressources tout aussi conséquentes en souffrance. Il nous revient de bonne source que l’ancien président de la République, IBK, avait personnellement pris le problème à bras le corps en instruisant, par lettre confidentiel, son chef du Gouvernement de procéder au déblocage desdites ressources. L’instruction, selon nos sources, était consécutive à une inspection de la Direction générale de contrôle des services publics qui n’a visiblement retenu comme anomalie que le sevrage financier dont le FAFPA est victime.
Bilan mitigé d’une centaine de djihadistes tuée
Plus d’une centaine de djihadistes neutralisés pendant le seul mois de janvier. C’est le bilan qui fait la gloriole depuis quelques jours du duo militaire franco-malien très agressif ces derniers contre les groupes islamistes au centre du Mali. Leurs performances sont exhibées dans la foulée d’une grogne populaire de plus en plus grandissante contre la présence de Barkhane dans le Sahel. Les adversaires de la présence française se sont même illustrés, il y a quelques jours, par une manifestation violemment dispersée par les forces de l’ordre mais promettent de remettre le couvert en mars prochain. Ça n’est pas le seul aspect qui nuance les victoires du partenariat des forces franco-maliennes contre le terrorisme Islamique. Leurs opérations conjointes sont en outre entachées par les indices de graves bavures révélés par le récent épisode de Bounty. En effet, pendant que les armées française et malienne revendiquaient de lourdes pertes infligées par leurs frappes du 3 janvier aux groupes terroristes, les habitants de la localité ciblée annoncent plutôt le deuil de plusieurs dizaines convives fauchés en pleine cérémonie de mariage par ladite intervention aérienne. Parions, en définitive, que ces morts innocentes, sur lesquels la lumière attend encore d’être suffisamment faite, comptent parmi la centaine de terroristes dont la neutralisation est revendiquée à cor et à cri par les forces maliennes et étrangères.
Rassemblées par la Rédaction
Source : Le Témoin