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La Chine offre son aide financière à la Russie en crise

Pékin met en avant le rôle du yuan comme source de liquidités alternative pour les entreprises russes.
La Chine a tendu la main à la Russie, en vue d’enrayer la dégringolade de son économie et de limiter les retombées qui pourraient l’affecter. Pékin est prêt à venir à la rescousse de son voisin frappé par la chute du prix du pétrole et les sanctions internationales en offrant une aide économique «dans la mesure de ses moyens», a déclaré le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi ce week-end. Pour la première fois depuis l’effondrement du rouble, la seconde économie mondiale est sortie de son silence pour officiellement offrir son appui à son allié Vladimir Poutine.
Lundi, le rouble poursuivait sa remontée entamée après la panique de lundi et mardi dernier. Il a repris 24 % depuis le 16 décembre contre le dollar mais perdu 40 % depuis le début de l’année.
L’offre de services chinoise avait d’abord une portée psychologique, visant à rassurer les marchés paniqués par le décrochage de la devise russe. Elle est un appel du pied en direction de Moscou qui refuse de quémander de l’aide. «Le problème c’est que les Russes sont trop fiers!», juge Ding Yifan, du Centre de recherche pour le développement, à Pékin.
La Russie n’a pas encore actionné un accord de «swap» rouble-yuan portant sur 24 milliards de dollars qui pourrait offrir d’urgence des liquidités à l’économie russe. Cet accord conclu en octobre, en pleine défiance entre Moscou et l’Occident, qui permet de changer des roubles contre des yuans sans passer par le dollar, pourrait être élargi, a laissé entendre le ministre du Commerce, Gao Hucheng.
Il contribuerait un peu plus à l’internationalisation de la devise chinoise qui joue déjà un rôle clé dans le commerce sino-russe depuis l’imposition de sanctions occidentales.
La Chine est le deuxième partenaire commercial de la Russie derrière l’Union européenne.
Risque de contagion
Le soutien chinois répond à un double impératif, stratégique et économique. Sur le plan diplomatique, il s’agit de briser l’isolement croissant de Poutine, allié clé face aux démocraties occidentales. Sur le front de la croissance, il vise à cantonner le risque de contagion de la crise qui pourrait frapper par ricochet la machine à exporter chinoise, déjà en plein ralentissement. La Chine et l’Asie émergente suivent avec inquiétude la tourmente russe, craignant qu’elle ne déclenche une fuite des capitaux dans l’ensemble des marchés émergents.
Mais Pékin ne fera pas l’impossible pour sauver son allié, ayant conscience de la fragilité structurelle de son économie, si dépendante des hydrocarbures. «L’aide de la Chine ne pourrait sortir seule la Russie de l’ornière.
Elle peut offrir du capital, des technologies et des marchés mais ces efforts auront un effet limité si l’économie russe continue de dépendre lourdement sur les exportations de pétrole et manque de diversité», prévient le quotidien Global Times dans un éditorial. Une leçon d’économie qui n’empêche pas Pékin de convoiter toujours autant les hydrocarbures et autres matières premières russes.
Sébastien Falletti

Source: Le Figaro

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