Bamako, 29 janvier (AMAP) La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako a accordé mardi, la liberté provisoire à Amadou Aya et co accusés dans l’affaire des bérets rouges, a appris l’AMAP de source officielle.
Ainsi, Amadou Aya Sanogo et ses co inculpés «d’enlèvement et de complicité d’enlèvement, d’assassinat et de complicité d’assassinat» dans l’affaire dite des «bérets rouges», recouvrent la liberté en attendant le procès dont la date n’a pas été fixée.
Me Tiéssolo Konaré, avocat de la défense a précisé qu’il s’agit d’une mise en liberté provisoire qui est accordée à la condition que l’inculpé prenne l’engagement de se représenter à tous les actes de la procédure aussitôt qu’il lui sera demandé et de tenir le magistrat instructeur informé de tous ses déplacements.
Me Moctar Mariko, avocat de la partie civile et président de l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), s’est dit animé d’un sentiment mitigé. En défenseur des droits humains, il a reconnu que le «temps de détention préventive des accusés a été trop long» avant de déplorer le fait que les familles des victimes aient attendu sept ans, sans percevoir une quelconque indemnisation.
« Fort heureusement, un processus est en cours aux fins d’indemnisation des victimes est en très bonne voie. Je n’ai pas encore reçu le document final», a-t-il déclaré.
Dans un communiqué conjoint, l’AMDH et la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) ont déclaré avoir pris acte de la libération provisoire d’Amadou Haya Sanogo et co-accusés et appelé les autorités judiciaires à mener cette affaire à son terme.
Tout a commencé le 30 avril 2012, quand des «bérets rouges» ont tenté un contre-putsch, qui a été sévèrement réprimé par les tombeurs du régime d’ATT. C’est ainsi que 21 soldats et officiers du 33è Régiment des commandos parachutistes seront enlevés et assassinés. Lorsqu’il a ouvert l’instruction du dossier, le juge Yaya Karembé du Pôle économique de Bamako a d’abord posé l’inculpation «d’enlèvement de personnes».
Le 10 avril 2015, il a requalifié les faits en assassinat. Infraction retenue par la Chambre d’accusation, la juridiction d’instruction du second degré qui, au passage, a mis hors de cause le général Sidi Alassane Touré, patron de la Sécurité d’État au moment des faits.
Parmi les accusés, l’adjudant-chef Fousseyni Diarra dit Fouss, Tiemoko Adama Diarra et Mamadou Koné sont déjà passés aux aveux depuis l’instruction du dossier.
Dans l’arrêt de mise en accusation et de renvoi devant la Cour d’assises, il est écrit : «Dans la nuit du 2 au 3 mai 2012, les 21 bérets rouges qui devaient être exécutés furent embarqués à bord d’un camion militaire, les mains attachées derrière le dos, les yeux bandés d’étoffe noire pour prendre la direction de Diago sous la garde de Fousseyni Diarra dit Fouss ou encore le «Boucher de Kati» et de Tiémoko Diarra, qui furent rejoints plus tard sur les lieux par Mamadou Koné. Et une fois à Diago, sur les lieux de leur exécution, les suppliciés furent attachés et jetés dans une fosse déjà préparée, avant d’être arrosés par des rafales». C’est par cette confession que ces inculpés ont reconnu formellement les faits d’assassinat reprochés à eux dans l’affaire dite des 21 bérets rouges.
En rappel, la Cour d’assises de Bamako en transport à Sikasso en 2016 dans cette affaire avait suspendu le procès pour une nouvelle expertise au niveau du Laboratoire Charles Mérieux de Bamako.
ID/KM (AMAP)