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La Centrafrique va poursuivre en justice des soldats français soupçonnés de viols d’enfants

La Centrafrique va lancer des “poursuites” contre des militaires français soupçonnés de viol sur mineurs en 2014, a annoncé le ministre centrafricain de la Justice, qui a en outre regretté que Paris n’ait pas associé Bangui à ses investigations.

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La Centrafrique ne compte pas enterrer l’affaire des viols d’enfants par des militaires français. Le ministre centrafricain de la Justice, Aristide Sokambi, a déclaré mercredi 6 mai que le pays engagerait des “poursuites” contre des militaires français soupçonnés de viol d’enfants dans un camp de déplacés, situé près de l’aéroport M’Poko et du camp de l’opération militaire française Sangaris.

“Des poursuites vont être engagées […] c’est quand même des actes très graves […] J’insiste sur le fait qu’il ne faut pas d’amalgame, ce n’est pas Sangaris, ce n’est pas la France. C’est des individus, c’est des militaires et c’est contre ceux-là que nous nous insurgeons”, a affirmé le ministre.

Bangui ouvre une enquête

Si le ministre ne met pas la France en cause dans l’affaire, il a tout de même regretté que Bangui n’ait pas été alerté par Paris. “Le pays aurait dû être associé parce que, tel que les accords le prévoient, nous devons ensemble faire les investigations”, a-t-il regretté. “Nous déplorons le fait de ne pas avoir été associé à ces investigations alors que nous avons des accords de coopération avec la France. Donc, j’ai instruit le procureur de la République pour ouvrir une enquête, puis essayer de prendre les éléments qui sont déjà à la disposition de la partie française.” Et de conclure : “Mais je pense que le plus important” est “que la vérité soit faite sur cette affaire”.

Le 30 avril, le procureur de la République centrafricain Ghislain Grésenguet avait annoncé avoir ouvert une enquête dans son pays : “Nous allons prendre contact avec le bureau des Nations unies chargé de cette affaire et les autorités françaises pour leur demander de nous communiquer les documents y afférant”.

Paris promet “la manifestation de la vérité”

Selon une source judiciaire française, 14 soldats français sont mis en cause dans cette affaire potentiellement désastreuse pour l’image de la France et de son armée en Afrique, dont certains, “très peu” selon cette source, ont été identifiés par l’enquête, ouverte en France fin juillet 2014 et toujours en cours.

Après les révélations du quotidien britannique “The Guardian”, le ministère français de la Défense a expliqué avoir été saisi “de témoignages d’enfants centrafricains accusant d’agressions sexuelles des militaires français de l’opération Sangaris”.

Ces témoignages ont été recueillis par des personnels de l’ONU déployés en Centrafrique. Ils “retracent des faits qui auraient été commis sur une dizaine d’enfants, sur le site de l’aéroport de M’Poko (à Bangui), entre décembre 2013 et juin 2014”, précisait le ministère de la Défense français, qui dit avoir “pris et prendra toutes les mesures nécessaires pour permettre la manifestation de la vérité”.

Avec AFP

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