A l’issue de son sommet extraordinaire, tenu dimanche 7 novembre, à Accra, au Ghana, les Chefs d’Etat de l’organisation sous régionale ont, malgré les explications fournies par les envoyés spéciaux du Mali et de la Guinée à ce sommet, durci les sanctions individuelles contre les militaires au pouvoir au Mali et en Guinée-Conakry. « Il faut des élections et vite », exigent les Chefs d’Etat de la CEDEAO.
Personne ne connaît, pour l’heure, la nature de ces « sanctions individuelles ». Pour les connaître, il faut attendre la présentation des deux rapports en cours de rédaction. Celui sur le Mali est confié à Goodluck Jonathan, médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne ; tandis que celui sur la Guinée sera rédigée par l’ivoirien, Jean-Claude Kassi Brou.
« Pas d’élections en février 2022 »
C’est après lecture de ces deux rapports, que les Chefs d’Etat de la CEDEAO se réuniront, de nouveau, à huit clos pour décider de la nature des sanctions à prendre.
Avant même le huit – clos des Chefs d’Etat, les autorités de la Transition malienne avaient envoyé une correspondance aux Chefs d’Etat de la CEDEAO. Correspondance dans laquelle, elles ont, clairement fait savoir à leurs homologues de l’organisation sous régionale qu’elles ne sont pas à mesure d’organiser les élections législative et présidentielle en février 2022.
« Il faut des élections et vite »
Dans sa courte allocution, Nana Akufo-Addo, président de la République du Ghana et président en exercice de la CEDEAO a jugé la situation politique, au Mali et en Guinée « préoccupante ». C’est pourquoi, les Chefs d’Etat de la CEDEAO réclament, au plus vite, l’organisation d’élections dans les deux pays, dirigés par des militaires.
« Il faut des élections, au plus vite dans les deux pays », disent-ils de la même voix. Ou presque.
Les Maliens, eux, voyaient venir les choses. La semaine dernière, une rumeur, attribuée au chef de la diplomatie malienne, annonçait le départ du Mali de la CEDEAO.
« Le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale n’a jamais fait une telle déclaration », rectifiait Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, dans son communiqué.
Et d’ajouter : « La CEDEAO, notre organisation commune et dont le Mali est membre-fondateur a, du reste, constamment, assuré le gouvernement de la République du Mali, de son engagement et de son appui déterminé pour une Transition réussie au Mali ».
Les autorités maliennes disent avoir pris ‘’acte de la décision de la CEDEAO’’.
Oumar Babi
Source: Canard déchaîne