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La carte des dépenses mondiales d’armement redessinée

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Pour la première fois depuis cinq ans, les dépenses mondiales en matière d’armement sont reparties à la hausse en 2013, et devraient augmenter de 0,6% cette année. Dans un rapport, le cabinet IHS Jane’s, spécialisé dans la défense, note un glissement des dépenses de l’Occident vers la Russie, le Moyen-Orient et l’Asie, moteurs de la croissance attendue en 2014 et de la reprise prévue en 2016.

Le Moyen-Orient entre dissuasion et prévention

Selon l’étude d’IHS Jane’s, « quatre des cinq pays où les budgets de la défense ont augmenté le plus rapidement depuis 2011 sont situés au Moyen-Orient ». Les dépenses militaires du sultanat d’Oman et de l’Arabie saoudite sont les plus significatives. Elles ont bondi d’au moins 30% entre 2011 et 2013.

Pas de hasard ; ces augmentations répondent à la volatilité de la situation née du « printemps arabe », aux inquiétudes liées à la situation en Egypte, aux tensions dans le Sinaï, au conflit syrien, au retrait des Américains d’Irak, et enfin aux craintes concernant l’Iran.

Un accord sur le nucléaire iranien et la levée des sanctions internationales contre Téhéran pourraient changer la donne. La seule suspension des sanctions et les discussions de ces derniers mois peuvent être perçues par les pays de la péninsule arabique comme un changement du positionnement occidental dans la région.

Depuis le début de la semaine, hommes d’affaires et diplomates se bousculent à Téhéran, ce qui n’est pas sans inquiéter l’Arabie saoudite. En mars prochain, Barack Obama doit d’ailleurs se rendre à Riyad, allié de longue date des Etats-Unis.

La sécurité du Golfe et de la région, la lutte contre l’extrémisme, et la coopération seront au cœur des entretiens que le président américain aura avec le roi Abdallah. Et si l’augmentation de la dépense d’armement de l’Arabie saoudite répond sans doute à un calendrier de programmation, elle lui permet aussi de réaffirmer son statut de puissance militaire régionale.

Grandes ambitions, pauvre Russie

La Russie se relève progressivement de l’effondrement des investissements de défense qui a suivi la guerre froide. Ce creux d’une dizaine d’années, survenu entre le début des années 1990 et le début des années 2000, pèse sur l’industrie de défense russe, et sur l’état de son armement.

La Russie doit investir, relancer l’industrie nationale, retrouver son savoir-faire, se moderniser, d’où la programmation militaire ambitieuse adoptée par le Parlement russe. Un budget d’armement en hausse de 44% sur les trois prochaines années, après un budget de 68 milliards de dollars en 2013 – devant la Grande-Bretagne et le Japon.

La Russie a de l’ambition. Elle s’est repositionnée sur l’échiquier géopolitique mondial. Il lui faut maintenant des moyens, des cours de pétrole et de gaz qui lui soient favorables pour assurer le financement de son budget d’armement. Une position qui contraste avec la logique observée ces dernières années aux Etats-Unis ou en Europe occidentale.

L’Occident en retrait

« Culturellement, l’Occident est sorti de la logique de la guerre, explique Corentin Brustlein, chercheur au centre de sécurité de l’Ifri. Avec la crise économique, après l’Afghanistan, les priorités ont changé. »

Aux Etats-Unis, la question du relèvement du plafond de la dette n’est toujours pas réglée, et il y a une certaine lassitude qui s’est installée, un décalage entre les moyens déployés sur le plan militaire et la reprise économique encore fragile, mais prioritaire aujourd’hui.

Les ambitions sont revues, les commandes étalées, les opérations aériennes et maritimes préférées aux opérations terrestres, et les dépenses militaires américaines – qui représentent encore le premier budget de défense au monde – sont en baisse depuis trois ans. Elles sont passées de 664 milliards de dollars en 2012 à 582 milliards en 2013. La France, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne sont sur la même voie.

L’Asie prend le relais

Selon IHS Jane’s, les dépenses mondiales glissent progressivement de l’Occident vers le Moyen-Orient, la Russie, mais aussi vers l’Asie, où les ambitions nationalistes se sont renforcées. En Chine, le budget militaire est en constante hausse : 139 milliards de dollars en 2013. C’est le deuxième en importance après celui des Etats-Unis.

En miroir, les dépenses en armement des pays de la région se sont accrues : en Corée du Sud, au Vietnam, en Indonésie, en Inde, au Pakistan. Même le Japon, dont la dette approche les 250% du PIB, prévoit d’augmenter son important budget militaire à 50 milliards de dollars, soit une hausse de 2,9% pour l’exercice d’avril 2014 à mars 2015.

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