A un an des élections générales de 2018, les démons de la division ont refait surface dans la ruche. L’Adéma, qui jadis faisait la fierté de ses militants tant par sa structuration, son implantation que par la liberté d’opinion et de débat en son sein, est en train de s’étioler, faute de leadership. Les militants et les cadres sont divisés entre partisans de la candidature à l’interne et soutiens à IBK dès le premier tour. Et pourtant, les délégués à la conférence nationale de mars dernier ont recommandé, sans ambages, au Comité Exécutif de l’Adéma de présenter un candidat à l’interne. Le CE respectera-t-il pour une fois la décision de la base ?
Depuis plus d’un an, tous les partis politiques, petits comme grands, se positionnent en vue des élections de 2018. Ils se mobilisent pour participer à la joute électorale, parce qu’ayant compris que la raison d’être d’un parti politique est la conquête et l’exercice du pouvoir. Cette période est pour les militants de l’Adéma un moment d’anxiété, d’appréhension, de toutes les combinaisons en fonction des intérêts des uns et des autres.
Pour de nombreux observateurs, le débat sur la candidature à l’interne de l’Adéma était clos après la 15ème Conférence nationale statutaire du parti qui a instruit au Président et à tous les membres de la Direction d’engager au plus vite le processus de choix du candidat à l’interne pour la présidentielle de 2018. En principe, cette décision s’impose à tous les militants, surtout quand on sait que la conférence nationale est la deuxième instance statutaire après le congrès et ses décisions ont plus de poids et de légitimité que celles du CE.
Pourquoi alors tous ces débats autour de la candidature à l’interne ? De sources généralement bien informées, Tiémoko Sangaré, le président du parti, au lieu d’appliquer e cette décision de la 15ième conférence de son parti, en démissionnant de son poste de ministre, s’il le faut, serait en tractation avec le Premier ministre pour caser 25 cadres du parti, pour faire avaler la pilule d’un soutien à IBK dès le premier tour? Il est face à une occasion historique de redorer son image ou de l’écorner à jamais. Car une autre crise au sein de l’Adéma sonnera définitivement le glas de ce parti historique.
En somme, ni les 25 CV de cadres de la ruche demandés par le Premier ministre, ni la proposition faite par le RPM de gouverner avec l’Adéma en cas de victoire pour un second mandat d’IBK, ne devraient écarter les militants de leur volonté de choisir un candidat à l’interne, car il y va de la survie du parti.
Youssouf Sissoko
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