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La biennale artistique et culturelle: Un flambeau national à maintenir allumé !

La Biennale artistique et culturelle fut, vingt ans durant, sous les régimes du Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN) et de l’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM), un événement majeur de la vie culturelle de notre pays. Cependant, elle ne fut pas une création ex-nihilo, une initiative des militaires qui ont pris le pouvoir le 19 novembre 1968.

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En effet, avec l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale, le 22 septembre 1960, les pères de l’Indépendance eurent, entre autres soucis, la consolidation des assises de l’unité nationale. Le Mali est un ; mais, également,  divers. Promouvoir l’unité dans la diversité a été un objectif et le Parti, l’Union Soudanaise section territoriale du Rassemblement Démocratique Africain (US-RDA), va s’atteler à l’atteindre. Elle inspire au gouvernement la création de la Semaine de la Jeunesse.

La Semaine de la Jeunesse avait lieu dans le courant du mois de juillet, une fois l’année scolaire bouclée. Cependant, son organisation débutait bien avant avec les compétitions entre jeunes des quartiers d’une même ville, des villages d’un même arrondissement. Les compétitions se poursuivaient, au gré des éliminations et des classifications, au niveau des cercles puis des régions. De la sorte, c’est toute la nation qui se trouvait intéressée.

La Semaine de la Jeunesse donnait donc lieu à une saine émulation entre jeunes venus des toutes les régions du Mali, parfois, des villages, des hameaux les plus reculés. Les compétitions mettaient les uns et les autres aux prises dans des compétions comme : la prestation d’un orchestre moderne, le solo, le chœur, le ballet à thème, la pièce de théâtre. Elles avaient lieu à la Permanence du Parti (actuel siège du Haut Conseil des Collectivités) avec, parmi les spectateurs, les premiers responsables de l’Etat dont le président du Conseil, secrétaire général du Parti, Modibo Keïta. Les thèmes développés étaient inspirés par les mots d’ordre du Parti.

Internés dans les dortoirs des trois lycées d’Etat que comportait, à l’époque le pays, les jeunes en profitaient pour se fréquenter, faire connaissance, s’échanger des adresses. Et le retour aux foyers s’effectuait, à la fois, dans la joie de retrouver les siens et la nostalgie de se séparer des nouveaux amis.

Lorsque les militaires prirent le pouvoir en 1968, ils se gardèrent de supprimer l’institution. Seulement, ils la réorganisèrent. Ainsi, la périodicité fut modifiée : d’annuel, l’événement devint biennal, d’où sa nouvelle génération. Il s’enrichit de nouvelles disciplines et, dans le souci d’en faire profiter la maximum des Maliens présents à Bamako durant son organisation, il fut décidé de le populariser. Ainsi, la même délégation artistique et culturelle régionale devait se produire en trois endroits différents : en soirée, dans la salle de spectacle du stade omnisport ; en « matinée », au cinéma Babemba. A partir de 16 h, un symposium réunissait dans l’amphithéâtre de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs (ENI), des professeurs, des étudiants, des élèves, pour des exposés suivis de débats autour de la culture nationale.

Avec l’avènement de la troisième République, la pratique des biennales fut abandonnée. Il y eut, toutefois, un essai de reprise ; il ne sera pas poursuivi. Par conséquent, si aujourd’hui, une recommandation allant dans le sens de sa reprise est formulée, celle-ci ne peut être qu’encouragée. L’apport des Biennales, prolongements des Semaines de la Jeunesse est si manifeste qu’en 2002, le ministère de la Culture a reconnu : « L’avènement de la biennale artistique et culturelle a donné aux régions une vie culturelle intense et contribué, sur le plan national, à une politique de construction des salles de spectacles et à l’émergence de nouveaux talents. » Aujourd’hui, des artistes maliens de renommée internationale ont dû la découverte de leur talent grâce à leur participation aux biennales. Quelques noms : Nahawa Doumbia, Diallou Damba, Haïra Harby…

Comment ne pas terminer en citant cet extrait de discours prononcé à l’occasion de la clôture de la 8è Biennale artistique et culturelle des jeunes du Mali : « Nous devons en particulier développer constamment chez nos jeunes l’amour de la famille, l’amour de la patrie, le respect du bien public, l’attachement à nos valeurs, à notre culture, une formation civique. De ce processus permanent d’éducation de la jeunesse, la biennale constitue un moment privilégié permettant de prendre la mesure de la mobilisation, de l’engagement et de la maturité politique de la jeunesse, la mystique de l’unité : unité nationale à consolider, unité du continent à bâtir. La jeunesse doit contribuer au bonheur et à la prospérité du Mali et de l’Afrique. Quel  peut être le rôle de l’art et de la culture dans cette tâche ? Ce que notre peuple a fait de plus grand, il le doit à son génie culturel. En ce siècle atroce où la vie même de l’humanité est menacée par les agressions et les aliénations de toutes sortes, seule la culture, et c’est en cela que réside son éminence, est une manifestation concrète de la solidarité nationale. »

 

 

Diaoulen Karamoko Diarra

Source: Le SURSAUT

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