Placée sous l’égide du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamoudou Kassogué, le thème de la rencontre portait sur : « Ethique et déontologie du magistrat, quel impact dans la lutte contre la corruption ? ». L’évènement a été organisé par le ministère de la Justice et la Maison de la presse en partenariat avec le Canada.
La cérémonie a enregistré la présence de Bandiougou DANTE, Président de la Maison de la presse, Alexander McGill, représentant du Canada…En scellant un partenariat dynamique entre la presse et la justice, le ministère de la Justice se dit conscient du rôle fondamental de la Presse dans l’administration et la distribution de la justice.
La rencontre, ayant enregistré la présence de certains membres du département, a permis au ministre de soutenir que la thématique du jour est un sujet d’actualité et de préoccupation nationale. Cela, en raison de la profondeur et de la complexité du phénomène de la corruption dans le pays. Selon lui, l’échec des mesures prises par les gouvernements successifs s’explique par l’incohérence et l’inconstance des politiques publiques en matière de corruption. Ledit échec s’explique par l’inefficacité et l’inadéquation juridique du cadre juridique et institutionnel.
À ceci s’ajoute l’inobservation des règles d’éthique et de déontologie dans la gestion des biens publics. Dans son discours, le ministre a annoncé que « les corrupteurs et les corrompus doivent être réprimés sans ménagement. Au besoin, dit-il, les textes sur la corruption doivent être revus et adaptés aux exigences actuelles ». Pour ce faire, va-t-il poursuivre, il faudrait arriver à un changement de mentalité et faire comprendre aux populations que celui qui corrompt rend un mauvais service au magistrat et à son pays, parce que c’est la justice qui va en pâtir. Une mauvaise justice ne profite à personne. Elle ouvre, dit-il, la voie à des situations de conflit et de vengeance. La corruption, selon Mamoudou Kassogué, doit être combattue avec rigueur et célérité dans un secteur aussi vital que la justice.
À ses dires, « la corruption dans la justice persistera tant qu’elle demeurera impunie. La justice doit être le rempart contre l’arbitraire, l’injustice. Elle est le reflet de l’état de santé d’un pays. La lutte contre la corruption au sein de l’appareil judiciaire s’avère en cela une impérieuse nécessité ».
Aussi, va-t-il indiqué, la justice pourra impulser une dynamique positive dans le traitement de la délinquance économique et financière ce, en ce sens qu’elle est chargée de dire le droit et de sanctionner ceux qui contreviennent aux normes préétablies. Aux hommes de médias, le ministre a rappelé que la justice est garante de l’efficacité du dispositif légal mis en place pour lutter contre la corruption. D’un langage véridique, le Garde des Sceaux s’est dit sûr que tous les efforts de développement seraient vains tant que la corruption continuera à subsister au sein de la justice. Chose qui, à long terme, peut hypothéquer l’avenir du pays.
La lutte contre la corruption ne saurait être une réalité que lorsque ceux-là même chargés d’appliquer la loi aux délinquants économiques et financiers exercent leur fonction dans la stricte observation des règles d’éthique et de déontologie qui encadrent leur profession. Les détournements de deniers publics à flots, les missions de contrôle ou de vérification biaisées, l’inefficacité des procédures judiciaires, l’inexécution des décisions en ce qui concerne les condamnations pécuniaires, voire l’inapplication des textes en matière de sanctions disciplinaires sont entre autres facteurs qui ont créé l’impunité et le sentiment d’impunité qu’il convient de combattre avec détermination et persévérance, a indiqué le ministre.
La justice doit faire en sorte que ces insuffisances et faiblesses ne puissent pas continuer à servir de boulevard pour des agents publics qui, sans scrupule, pillent les ressources de l’Etat et empêchent des investissements dans les secteurs de développement. Et de signaler que la responsabilité du magistrat, liée à la règle d’éthique et de déontologie, est une question interpellant en premier lieu le département de la Justice. Et en second lieu les organisations syndicales des magistrats, rappelle le ministre. Pour leur part, le président de la Maison de la presse et le représentant du Canada se sont réjouis pour la tenue de l’évènement. Les deux intervenants se disent disponibles à accompagner la Justice dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali.
Source : Ministère de la Justice du Mali