Kim Jong-un a prévenu vendredi 26 juillet que le dernier essai de missiles nord-coréen était une mise en garde destinée aux «bellicistes» sud-coréens, ceci afin qu’ils arrêtent d’importer des armes de pointe et de mener des manœuvres militaires conjointes avec les Américains.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a assuré que deux missiles tirés sous sa supervision étaient de nouvelles armes tactiques visant à adresser un «avertissement solennel» à la Corée du Sud en raison de ses projets d’exercices conjoints avec les États-Unis.
«Un système d’arme ultra-moderne»
L’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA a apporté des précisions techniques sur les engins en question, déclarant qu’il s’agissait d’«un nouveau type d’arme tactique guidée» et d’«un système d’arme ultra-moderne».
Ces essais constituent «un avertissement solennel aux militaires bellicistes sud-coréens» qui persistent dans leur volonté de mener les exercices conjoints «malgré nos avertissements répétés».
D’après KCNA, Kim Jong-un a déclaré que les nouveaux missiles «perfectionnés» pouvaient voler à basse altitude, ce qui les rend difficile à intercepter. Il a mis en garde Séoul contre la tentation «d’ignorer l’avertissement» implicite qu’ils représentent.
Exercices annuels
Près de 30.000 soldats américains sont déployés en Corée du Sud et les exercices annuels qu’ils mènent avec des dizaines de milliers de soldats sud-coréens ne manquent jamais de courroucer Pyongyang. Le Nord les considère comme la répétition générale d’une invasion de son territoire.
D’après les évaluations de l’armée sud-coréenne, les deux missiles de courte portée ont parcouru respectivement 450 et 700 kilomètres avant de s’abîmer en mer entre la péninsule coréenne et le Japon. Ces engins seraient ainsi capables d’atteindre n’importe quelle cible en Corée du Sud.
Le ministre japonais de la Défense a parlé de tirs «extrêmement regrettables», le Bureau de la sécurité nationale sud-coréenne s’est déclaré «profondément préoccupé» et les États-Unis ont réclamé l’arrêt des «provocations».
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a dit considérer que les discussions de travail avec Pyongyang auraient lieu comme prévu, et que les derniers essais constituaient une tactique de négociation.
«Tout le monde tente de se préparer aux négociations et d’avoir de l’influence, et de créer des risques pour l’autre partie», a-t-il dit dans une interview avec Bloomberg Television. «Nous restons convaincus qu’il y a un moyen d’avancer sur la voie de la diplomatie, une solution négociée à tout ceci. Si ça prend deux ou quatre semaines, c’est ainsi.»
Pyongyang avait déjà lancé en mai des engins similaires de courte portée, ses premiers tests depuis novembre 2017.
Mais Donald Trump les avait balayés d’un revers de la main, parlant de «quelque chose de très standard», une position qu’il a réitérée jeudi dans un entretien avec Fox News: «Ils n’ont vraiment rien testé d’autre que des petits missiles, ce qui est fait par beaucoup de monde».
Les derniers tirs se sont produits au lendemain d’une visite à Séoul du conseiller américain à la Sécurité nationale John Bolton, un tenant de la ligne dure régulièrement dénoncé par les médias officiels nord-coréens.