Quand on dit Kidal, l’opinion voit aussitôt les touaregs, les maures ou (arabes) et leurs captifs. En effet, il faut que les occidentaux acceptent de dire à haute voix- car ils ne le savent que trop bien- que la société touareg est elle aussi une société esclavagiste. Donc, à Kidal, vivent aussi des populations maliennes de toutes les ethnies. Et ceux qui sont noirs parmi eux aujourd’hui vivent dans le pire des enfers : celui ignoré du monde et que l’on subit dans le secret. Depuis que le Mnla a été introduit à Kidal à notre insu par François Holland, la souffrance a commencé pour eux.
Des soldats du MNLA regardent un téléphone portable, le 27 février à Kidal. |
A la fin du mois dernier et quand la presse française ne s’intéressait qu’à commenter la ‘‘prestation télévisuelle’’ de « tonton Hollande », le Mnla organisait lui, des marches pour dire « Non à la présence du Mali à Kidal ». Aux débuts, il harcelait les noirs pour venir marcher avec eux contre la « présence du Mali » en Azawad. Des menaces étaient lancées à leur endroit : ou vous sortez marcher avec nous ou vous sortez d’ici. Le harcèlement était quotidien et les militaires français en ont été informés. Mais en vain.
Mais depuis la sortie de Hollande pour dire qu’il restait intraitable sur les élections, la pression a augmenté. A présent, ce sont des blessés et des morts que le Mnla fait parmi la population à peau noire. A noter que quand ces derniers lancent des SOS, seuls les soldats tchadiens viennent parfois les secourir. Les français, jamais. Nous, on nous oblige à préparer la paix mais on laisse le Mnla semer la terreur. L’occident est devenu injuste et aveugle et il en récoltera les pots cassés à coup sûr : qui sème allègrement le vent, récoltera pleinement la tempête.
Amadou Tall