Pour échapper à son extradition au Mali, Karim Keïta vient de déposer, à Abidjan, un dossier auprès de la justice pour acquérir la nationalité ivoirienne. Mais le gouvernement ivoirien n’a pas donné suite à sa demande. Du moins, pour l’instant.
Un Karim peut, toujours, en cacher un autre. Tous deux était fils de présidents, de deux pays voisins. Tous deux rêvaient d’un destin présidentiel. Tous deux sont en exil, l’un au Qatar, l’autre sur les bords de la Lagune Ebrié. L’un était surnommé « ministre du ciel et de la terre » ; tandis que l’autre avait la haute main sur tous les marchés d’Etat. Mais à la différence de Karim Wade , Karim Keïta est, depuis le 06 juillet dernier, sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour avoir fait disparaître un journaliste, le 29 janvier 2016.
Pour échapper à la justice malienne, l’ex-président de la commission Défense de l’Assemblée nationale n’a trouvé mieux que de demander la nationalité ivoirienne, auprès des autorités de son pays d’accueil.
Selon nos informations, Karim Keïta a déposé, le 07 juillet dernier, auprès de la justice ivoirienne, une demande de naturalisation.
Interrogé, par des confrères, sur la suite à donner à cette demande, le porte-parole du gouvernement ivoirien indique « qu’aucune décision n’a été prise à ce sujet ».
Pourtant, les Maliens souhaitent voir « l’enfant terrible » de la République se défendre face aux nombreuses accusations, dont il fait l’objet. Outre la disparition du journaliste Birame Touré, l’ex-député de la commune II du District de Bamako est soupçonné d’être mêlé aux surfacturations dans l’achat du Boeing présidentiel et des équipements militaires ; mais surtout, à l’échec de la loi de la loi de programmation militaire, dont le budget s’élevait à 1.230 milliards CFA.
Karim Keïta réussira-t-il, une fois de plus, à échapper à la justice malienne ? La question est, désormais, sur toutes les lèvres.
« Si Hamed Bakayogo, l’ex-Premier ministre ivoirien qui l’avait exfiltré du Mali en août 2020 était vivant, Karim Keïta n’aurait aucun souci à se faire. Mais avec le décès de ce dernier, il a du souci à se faire », répond un « con-frère » « y-voit-rien ».
Et Hamidou Idrissa Touré, procureur au tribunal de première instance de la commune IV de rassurer : « Il s’agit bien d’un mandat d’arrêt international conforme à la procédure et il a été transmis au bureau central national d’Interpol pour exécution ».
Oumar Babi /Canarddechaine.com