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Kati Sikoro : grande peur dans la cité des 350 logements

A cause des vols à main armée répétés, les habitants de la cité ne dorment que d’un seul œil malgré les efforts de la police

Depuis 2012, la cité des 350 logements de Kati Sikoro est confrontée à l’insécurité. Des individus, souvent armés de pistolets, entrent par effraction dans les domiciles pour déposséder les couples de leurs biens. Certaines victimes reçoivent même des injures grossières et d’autres humiliations qu’on se garde de détailler.
La situation s’est complément empirée ces trois derniers mois. Selon des sources sécuritaires, 6 familles de la cité ont été victimes de cambriolages, nuitamment. Les malfrats, après avoir amassé un énorme butin composé de bijoux, d’ordinateurs, d’engins à deux roues, disparaissent dans la nature, en laissant les demeures dans une peur généralisée.
De tels actes ne pouvaient rester impunis. C’est ainsi que des agents de sécurité (policiers et gendarmes) ont multiplié des patrouilles dans la cité des 350 logements et au quartier Sanafara. Grâce à cela, un réseau de malfaiteurs, spécialisé dans le vol, a été démantelé.
Tout a commencé dans la nuit du 14 au15 juillet dernier, aux environs de deux heures du matin. En faisant le tour du quartier Sanafara, les limiers du 1er arrondissement de Kati ont entendu des bruits de pas bien suspects. Dans le silence de la nuit, ils ont suivi un individu d’une corpulence massive. Ce dernier, après avoir flairé le danger qui le guettait, a aussitôt pris la poudre d’escampette, en jetant derrière lui un revolver.
Les policiers l’ont pourchassé jusqu’à une villa, où il s’était retranché. Machinalement, le fugitif a sauté le mur, avant d’être maîtrisé par les intrépides du commissariat de Kati.

Arrêté et soumis à un interrogatoire, le nommé Drissa Konaté a reconnu avoir opéré dans la cité des 350 logements et au quartier Sanafara. Il a cité son compère, un certain Seydou Traoré, qui a aussi été mis hors d’état de nuire. De ce dernier, les policiers sont remontés à un troisième. Puis un quatrième. Tous les quatre ont reconnu les vols de bijoux, téléviseurs, motos, téléphones, jeux Playstation, ordinateurs à la Cité et à Sanafara. Certains matériels ont été retrouvés puis restitués à leurs propriétaires. D’autres sont jusque-là introuvables.
Malgré ces arrestations, l’inquiétude ne faiblit pas chez les habitants des 350 logements. En fin juillet, le comité de gestion de la Cité a convoqué en assemblée générale extraordinaire les habitants pour débattre de la situation. En attendant d’avoir un poste de police, certains intervenants ont proposé de confier la sécurité de la cité à une société de gardiennage. La caisse du comité de gestion étant vide, cette proposition a été écartée.
D’autres ont opté pour la mise en place d’une brigade de vigilance avec les jeunes de la cité. Une proposition qui n’a pas non plus fait l’unanimité. Une femme, victime de cambriolage, pense que les bandits ont leurs complices parmi les jeunes de la cité. Elle n’a pas tort, car il y a deux ans, la police avait arrêté plusieurs jeunes de la cité qui étaient de mèche avec d’autres jeunes pour des cas de vol dans la même cité. Après avoir purgé une année en prison, ces jeunes ont été libérés et les vols ont repris de plus belle. Leurs parents ont d’ailleurs été indirectement interpellés lors de l’assemblée générale.

«Désormais, vivre à la Cité, c’est être sur le qui-vive. Je conseille à chacun de porter sur soi un sifflet, une fois la nuit tombée. Il faut, au moindre signe de danger, alerter tout le voisinage en sifflant. Car, dans le lointain, on peine souvent à entendre la voix étouffée d’une personne en danger. Un sifflet, c’est mieux», a proposé une habitante, en appelant à plus de solidarité entre les habitants de la Cité.
Du côté du 1er arrondissement de Kati, on pense qu’il n’est pas raisonnable de sous-traiter la sécurité, car cela risque de créer d’autres problèmes ingérables. Un policier a expliqué que la complexité de cette situation est due au fait que chaque fois qu’une bande est démantelée, une autre prend le relais. Certains malfrats sont tellement bien organisés qu’ils détachent quelqu’un pour suivre de près les mouvements des policiers en patrouille pour qu’ils puissent bien réussir leur forfait.

Lassana NANSOKO

Source: L’ Essor- Mali

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