Soixante-cinq prisonniers afghans ont été libérés, ce jeudi matin 13 février, de la prison afghane de Bagram. Ce centre de détention, parfois surnommé le « Guantanamo afghan », est passé sous contrôle complet des autorités afghanes l’an dernier. Mais ces libérations ont provoqué la colère de Washington.
Avec notre correspondant à Kaboul,Nicolas Ropert
Les vives protestations américaines n’ont pas été entendues. Depuis plusieurs semaines, Washington mettait en garde les autorités de Kaboul sur la dangerosité des 65 prisonniers libérés ce jeudi matin. La force américaine en Afghanistan les considère comme des talibans, dont certains seraient responsables des meurtres de soldats étrangers ou afghans.
La justice afghane a réétudié ces dernières semaines les dossiers de 88 détenus de la prison de Bagram, située au nord de Kaboul. Elle a estimé que pour ces 65 prisonniers les preuves étaient inexistantes ou insuffisantes et qu’ils devaient être libérés, ces détentions arbitraires étant illégales.
Négociations
Sous contrôle américain jusqu’en 2012, le centre de détention de Bagram a été transféré progressivement aux autorités afghanes. Ces dernières avaient promis qu’elles ne libéreraient pas de prisonniers sans l’accord des Américains.
Ce revirement de Kaboul répond ainsi à une demande des talibans afin de les amener à la table des négociations. Si des discussions secrètes semblent avoir été entamées par l’entourage du président afghan Hamid Karzaï, les talibans assurent toujours qu’ils ne reconnaissent pas le gouvernement de Kaboul.
source : rfi