Partie civile, le président de l’Association malienne de droits de l’Homme (AMDH), Me Moctar Mariko, exclut la nécessité d’un traitement diligent de la Cour pénale internationale sur les crimes graves commis à Bamako et Kati lors de la crise politico-sécuritaire, notamment les disparitions forcées et exécutions sommaires. Pour Me Mariko, les juges maliens ont la compétence nécessaire pour juger le « boucher » de Kati.
En marge des activités de dépôt de la plainte des 33 victimes de Tombouctou auprès des juges d’instruction du Tribunal de première instance de la Commune III, contre les crimes internationaux commis lors de l’occupation de la ville 2012-2013, par 7 associations de défense de droits humains, notamment la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme, l’AMDH, Wildaf-Mali, l’Association Deme so, l’Association des juristes maliennes, le Collectif Cri de cœur et le Réseau régional des associations des victimes des évènements du Nord, l’AMDH a dit faire confiance en la justice malienne.
Le président de l’Association malienne de droits de l’Homme, Me Moctar Mariko, a expliqué sa vision sur l’extradition du capitaine-général Amadou Haya Sanogo à la Cour pénale internationale, dans l’affaire des crimes graves commis à Bamako et Kati lors de la crise politico-sécuritaire.
Pour le premier responsable de l’AMDH, la lutte contre l’impunité est le principal objectif de son association. C’est pourquoi, depuis 2012, l’Association malienne de droits de l’Homme œuvre pour faire la lumière sur toutes les atteintes aux droits humains au Mali. « Nous sommes déterminés à faire triompher la justice et elle se fera avec l’accompagnement des Maliens », a déclaré Me Mariko.
S’agissant du transfèrement d’Amadou Haya Sanogo à la CPI, le président de l’AMDH est formel : « Je ne suis pas de cet avis. Je pense qu’Amadou Haya Sanogo peut être jugé au Mali. Parce que ce sont les magistrats maliens qui ont commencé cette instruction. Et même si le second dossier n’est pas totalement clôturé, les magistrats sont allés au bout de leur travail pour le premier dossier », a-t-il précisé.
Placé depuis novembre 2013 sous mandat de dépôt pour son rôle joué dans la disparition des militaires arrêtés, Me Mariko a reconnu que le processus a beaucoup évolué. « Il reste au ministère de la Justice, des Droits de l’Homme de fixer une date afin qu’il puisse être jugé. Et nous demandons aux autorités de réagir vite parce que les faits qu’on lui reproche sont prévus dans le Code de procédure pénale », a-t-il indiqué. Selon le président de l’AMDH, si Amadou Haya Sanogo restait plus de 3 ans en prison, sa détention deviendrait alors illégale parce que le juge ne peut renouveler le mandat plus de trois fois.
Parlant des différentes opérations de transfert du présumé auteur, le premier responsable de l’AMDH a réaffirmé sa confiance en la justice malienne pour juger l’auteur de la mutinerie ayant abouti à la démission du pouvoir démocratiquement en place et qui a entraîné des violations graves des droits humains, selon les organisations internationales.
« Le code de procédure permet son transfert partout. Si les autorités pensent qu’il n’était pas en sécurité, les juges peuvent procéder à son transfèrement dans un lieu sécurisé afin que ses droits puissent être sauvegardés pour aller au procès avec Haya et toutes ses potentialités », a-t-il affirmé.
Bréhima Sogoba