Le nouveau pouvoir ne veut décidément pas laisser Idrissa Haïdara respirer normalement. Première victime de la soi-disant lutte contre la mauvaise gestion , le PDG du PMU Mali avait, en effet, été emprisonné dès le 27 décembre 2013, soit moins de trois mois après l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta et ses affidés. Non contents de l’avoir vu ressortir de prison pour raisons de santé, d’aucuns cherchent maintenant à le voir » mourir à petit feu « . Découverte de l’infernale machine judiciaire !
Tout avait été presque programmé dans cette affaire. En fin septembre, date de leur arrivée au pouvoir, des hommes politiques s’empressèrent de prendre le micro pour parler de certaines affaires relevant du domaine judiciaire. En tête, il y avait celle dite de la société du lui Mutuel du Mali (PMU – Mali). Du nouveau Chef de l’Etat au ministre de la Justice, les discours étaient les mêmes.
Dans leur mire, il y avait un homme, en la personne de Idrissa Haïdara, PDG de la société.
A l’opinion publique, l’on fit croire à des » détournements « , vols » et autres. Les diplomates étrangers ne furent mêmes pas épargnés par leurs mises en scène. Moins de trois mois seulement, la machine judiciaire est déclenchée. Idrissa Haïdara est interpellé et jeté en prison. Rappelons – le, aucune plainte n’existait encore contre l’intéressé. Cinq mois s’écoulèrent sans que l’opinion ne soit informé des faits. Il ne pouvait en être autrement car le dossier était désespérément vide. De sources judiciaires, l’on apprit qu’il était désormais accusé de » mauvaise gestion « .
Des chiffres ont été avancés sans pour autant convaincre. C’est pourquoi le magistrat instructeur n’hésita point à lui accorder une mesure de liberté provisoire pour raisons de santé. Le parquet avait donné bien sûr son avis favorable.
Mais contre toute attente, des instructions venues d’en haut intimèrent l’ordre de faire appel de cette mesure. Ainsi, le contentieux du gouvernement se réveilla curieusement. Il ou elle joua si bien rôle que la Chambre d’accusation finira par annuler la mesure de liberté provisoire. Ce n’est pas tout. Une partie civile est ressuscitée dans l’affaire. Les conseils du prévenu ont naturellement introduit un pourvoi en cassation. Le verdict de la haute cour est attendu.
C’est dans ce contexte que des instructions sont encore données aux magistrats. Récemment, a- t- on appris, des correspondances ont été adressés aux banques de la place.
Histoire de pouvoir bloquer les comptes bancaires, du prévenu. Comme si tout cela ne suffisait plus, des instructions sont encore données pour faire mains basses sur le domicile du prévenu. En termes clairs, ces instructions visent à faire déguerpir de leur maison dame et enfants Haïdara.
C’est dire aujourd’hui que l’on est décidé à tuer à petit feu » le sieur Haïdara. Mais qu’en attendant, l’on fait descendre sur son toit une pluie d’humiliations. Tout est mis en œuvre pour nuire à un homme et à sa famille Idrissa Haïdra semble avoir été condamné déjà. Sans procès, l’homme est dépouillé non seulement de ses biens mais aussi et surtout de son honneur. N’est – ce pas de l’acharnement ?
Si oui, qui serait derrière cela ?
Pour de nombreux observateurs, cette affaire PMU – Mali est éminemment politique. L’accusation a été portée par des hommes politiques et sur fond politique. Les instructions données pour la conduite de l’affaire sont aussi politiques. Si ça ne tenait que dans les tribunaux, le premier juge en charge du dossier ne serait pas dessaisi et muté ailleurs. Tout indique que dans certaines sphères du pouvoir, l’on tirerait les ficelles. Les mêmes qui en veulent à Idrissa Haïdara se sont également attaqués à l’ancien Chef de l’Etat, M. Amadou Toumani Touré.
Idrissa Haïdara a assisté et participé à la naissance de l’entreprise PMU en 1994.
Pendant longtemps, il en était le DGA (Directeur Général Adjoint) M Alpha Oumar Konaré dirigeait le Mali et avait pour Premier ministre M. Ibrahim Boubacar Keïta, aujourd’hui chef de l’Etat. Le passage de Idrissa Haïdara comme PDG (Président Directeur Général) est intervenu lors du passage au pouvoir de M. Amadou Toumani Touré. Ceci expliquerait – il cela ?
B. Koné
Source: Le Malien