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Justice et corruption : ‘’Yiriba Koro’’ et ses soutiens suscitent l’éveil des consciences

Les membres de l’initiative ‘’Yiriba Koro’’ ont, en collaboration avec ceux de ‘’Doukoutiki Blon’’ et de ‘’Faut que ça change’’, organisé, dimanche 5 juin, dans les locaux de la radio RFM, une conférence débats pour évoquer les difficultés auxquelles les Maliens demeurent confrontés en matière de justice. Dénommée « espace social d’appui à la justice », la rencontre avait pour but de dénoncer les tares de la justice et d’inviter les citoyens à l’éveil des consciences.

C’est sous la férule du jeune Siriki Kouyaté, porte-voix de l’initiative ‘’Yiriba Koro’’, que la rencontre s’est tenue. Riche en témoignages, l’évènement a été émaillé de dénonciations venant des citoyens de Diéma et de Bamako. Si certains avouent avoir perdu leurs maisons à cause de la justice, d’autres soulignent avoir également perdu leurs terres cultivables au profit des riches du pays. « Cette rencontre est appelée l’espace social d’appui à la justice. Yiriba Koro a pour objectif de venir en aide à des personnes qui se trouvent dans des situations difficiles. C’est une initiative de la société civile malienne pour soutenir la lutte pour la liberté et la dignité humaine. C’est à ce titre que nous avons fait recours à d’autres structures comme ‘’Doukoutiki Blon’’ et ‘’Faut que ça change’’ pour la tenue de cette rencontre », étaye Siriki Kouyaté. Aussi, s’agit-il de lutter pour un Mali de droit et de justice, a-t-il ajouté. Les trois (3) mouvements ont initié cette rencontre pour, poursuit M. Kouyaté, prendre l’opinion nationale et internationale à témoin que « nous sommes dans un Etat où on a besoin de plus de justice. On veut que les autorités donnent satisfaction sur ce point ». Et puis, dit-il : « On constate qu’il n’y a pas souvent de jugement dans certains dossiers. Lorsqu’il y a jugement, les décisions ne sont pas appréciables. Parfois quand il y a jugement, on constate qu’il n’y a pas d’’exécution de la décision de la justice ». Avec le système judiciaire en cours au Mali, Siriki Kouyaté explique que la justice peut parfois prendre une décision concernant une seule parcelle. Plus tard, indique-t-il, la même décision va s’appliquer sur des milliers de parcelles. « Quand le juge intervient entre deux parties, il ne peut qu’apprécier les actes avec les moyens de droit. Mais on constate que les services techniques de l’Etat et les autorités habilitées à donner ces actes (en matière foncière) sont ignorés par la justice », confie l’intervenant. Aussi, estime M. Kouyaté, il y a souvent de la confusion autour de l’indépendance de la justice. « On a l’impression que cette indépendance donne le plein droit aux juges de faire ce qu’ils veuillent, alors qu’ils sont soumis à des contrôles. Avec le même système en cours, on remarque qu’une décision est prise contre x mais qui s’applique contre une autre personne », dit-il. Le fonctionnement de la justice fait que ces cas sont, à longueur de la journée, malheureusement rencontrés par les citoyens. Le conférencier dit être prêt à lutter tant que ces pratiques ne s’arrêtent dans l’appareil judiciaire malien. Rappelant qu’aucun Etat ne peut être bâti sans une bonne justice, il appelle les Maliens à la mobilisation et à l’union sacrée pour le redressement du secteur. Il s’agissait alors, de par cette rencontre, de dénoncer ces tares dans la justice en éclairant la lanterne des participants. Parmi les participants se trouvait l’huissier de justice Me Maïga. Le juriste souligne que bon nombre de magistrats ont un problème de formation. « Chez nous ici au Mali, les magistrats ne sont pas suffisamment formés. Le secteur de la justice est confronté à un problème de spécialisation. Le nombre est peu par rapport aux dossiers reçus…», détaille Me. Maïga. A Diéma, un problème foncier opposant les habitants de Diankoundé à un riche, depuis 1993, reste en cours à la justice, selon un participant. De par ses relations, le riche qui, au départ, sollicitait un (1) hectare détient plus de 56 terres cultivables de nos jours, témoigne le vieux Coulibaly, venu du village de Diankoundé, cercle de Diéma. Ici à Bamako, une centaine de familles vivent le problème à Kabala extension-sud, à cause de la justice et de trois individus qui réclament leurs parcelles. « Tous les habitants détiennent leurs documents, mais les trois personnes menacent de mettre tout le monde dehors, sous prétexte qu’elles ont le titre foncier sur la parcelle 37 de Kabala extension sud », explique Adama Kouyaté.

Mamadou Diarra

Source: LE PAYS

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