La Cour d’assises a condamné, hier mardi, Démi Diarra pour » coups mortels » sur son frère Schang, à la suite d’une dispute sur la conversion à l’islam. Grâce au conseil de Maître Baba Dionkolon Sissoko, l’accusé a bénéficié de la clémence de la Cour, qui l’a condamné à deux ans d’emprisonnement ferme.
En effet, il ressort de l’information que les deux frères vivaient chez leur père, à Mafouné (cercle de Tominian). Schang converti à l’islam, le pratiquait, à l’opposé de son jeune frère Demi, resté attaché aux pratiques animistes. C’est dans la matinée du samedi 18 juillet 2020, aux environs de 7 heures, que le frère aîné Schang interpella son cadet Démi Diarra sur les raisons qui le retiennent de se convertir à l’islam à son tour. Une altercation les opposa à ce sujet et dégénéra en affrontement entre les deux frères. Au cours de cette empoignade, le nommé Démi Diarra sortit son couteau et poignarda son grand-frère Schang sur son flanc droit, qui s’écroula aussitôt et succomba à ses blessures. Saisi de remords, Démi s’effondra en larmes et demeura auprès du corps de son frère jusqu’à l’arrivée des jeunes du village, qui l’emmenèrent chez le chef de village, lequel le conduisit à la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Mandiakuy. Ainsi, il sera poursuivi et inculpé devant le magistrat instructeur pour » coups mortels « . Depuis l’enquête préliminaire jusqu’à l’information, l’inculpé a reconnu sans ambages les faits, qui lui étaient reprochés.
A la Cour, l’accusé Demi, vêtu d’un t-shirt bleu, comparut pour répondre des faits à lui reprochés. Il soutint avoir agi en riposte à la violente attaque de son frère aîné, Schang. Et de raconter que ce dernier est allé à sa rencontre, quand il allait en brousse, pour lui demander de se converti à l’islam. En réponse, il dit à son frère aîné qu’il n’était pas prêt pour une conversion. A ses dires, cette réponse n’a pas été bien accueillie par Schang, qui lui administra trois coups de bâton, qu’il a esquivés avant d’utiliser son couteau pour le poignarder. Relevant qu’il n’avait pas d’autres choix, son frère étant plus costaud que lui. A la demande du parquet, qu’a été la réaction de leur père en apprenant la triste nouvelle. L’accusé répondit que son père est allé chez le juge en charge du dossier pour demander sa libération. En expliquant que ce drame est regrettable mais qu’il ne voulait pas perdre tous ses deux enfants.
Dans son réquisitoire, le ministère public a requis de maintenir l’accusé dans les liens de l’accusation. En lui accordant des circonstances atténuantes. Pour la défense, Me Baba Dionkolon Sissoko, c’est une discussion sur la religion, qui est à l’origine du drame. Il évoqua qu’il a failli en faire les frais, un jour. Expliquant qu’on lui avait reproché deux fois de rentrer dans la mosquée avec ses tenues traditionnelles en cotonnade. A ses dires, le Prophète (PSL) n’a même pas obligé les gens à adhérer par la force à l’islam. » Nous ne pouvons que nous incliner devant leur mémoire. Reconnaissons-lui des circonstances atténuantes. L’accusé ici a déclaré qu’il s’est converti à l’islam étant en prison, obéissant ainsi à la dernière volonté de son frère. Là où il est aujourd’hui, son frère doit lui avoir pardonné « , a-t-il plaidé.
La Cour, dans sa magnanimité, a accepté les circonstances atténuantes pour l’accusé, suivant les conseils de Me Baba Dionkolon Sissoko. Il s’en est tiré avec deux ans de prison ferme. Il retrouvera bientôt la liberté, étant en prison depuis 2020.
O.BARRY
Source: l’Indépendant
