La Cour d’assises de Bamako, en son audience du lundi 19 octobre, a condamné Lassana Kanté à dix ans d’emprisonnement ferme.Cet homme a assassiné son épouse K.K courant 2019 à Bagadadji, en commune II. L’affaire avait ému, on s’en rappelle, nos compatriotes, car l’énormité de cet acte monstrueux venait rallonger une longue liste de crimes passionnels commis dans des couples jeunes auxquels l’avenir souriait.
C‘est dans la nuit du mardi 21 mai 2019 que Mohamed Kanté alerta le Commissariat de Police du 3ème Arrondissement de Bamako. Son frère Lassana Kanté venait de tuer son épouse K.K, puis il s’est poignardé. Du coup, une équipe dudit Commissariat s’est transportée sur les lieux aux fins de constatation.
C’est ainsi qu’elle découvrira deux individus gisant dans le sang dans la chambre du couple. Illico presto les policiers font appel aux services de la protection civile, qui évacueront le couple au CHU Gabriel Touré où le décès de la pauvre dame K.K a été constaté,suite aux déchirures d’une veine centrale touchée par les coups de couteau du forcené mari.
Quant à Lassana Kanté, il a été pris en charge puis soigné. Une enquête ouverte par les éléments de la police a permis de situer rapidement la responsabilité entière de Kanté dans le meurtre de son épouse. Il sera inculpé pour » assassinat » par le tribunal de la commune II, lequel a renvoyé l’affaire devant la Cour d’assises de Bamako pour y être jugée.
A la barre, l’accusé expliquera qu’il ne se souvient de rien sur les circonstances exactes de la mort de son épouse. Car, dit-il, c’est à son réveil à l’hôpital qu’il a appris que son épouse avait trouvé la mort suite à sa forfaiture.
S’expliquant sur les raisons de la présence du couteau dans leur chambre, il soutiendra qu’il se sert du couteau pour éplucher les fruits. A la question d’un juge de savoir s’il était jaloux de son épouse ou s’il se trouvait sous l’effet des stupéfiants ? l’accusé reconnaitra qu’il est jaloux de sa femme. Puisqu’elle est tout le temps collée à son téléphone portable et recevait fréquemment des appels téléphoniques.
Pour l’un des frères de la victime, qui s’est constitué partie civile, Kadia [la défunte] était tout le temps opposée à son mari Lassana. » Il ne fait que mentir devant la Cour pour se disculper des faits à lui reprochés « , a -t-il dit à la Cour.
Pour le parquet, Lassana Kanté,présent devant la Cour, est un grand manipulateur. Il a prémédité l’assassinat de son épouse en demandant à son frère de lui apporter le couteau le jour du drame, sous prétexte qu’il avait un citron à éplucher. C’est ainsi que vers 23 heures, il a égorgé la pauvre dame, qui allaitait leur garçon de 18 mois. Gagné certainement par le scrupule et devant la gravité de son acte criminel, l’accusé décidera de se suicider.Les faits sont constants, la Cour doit le retenir dans les liens de la prévention.
Quant à l’avocat de la défense, il n’a pas pu tirer d’affaire son client, faute d’argument au regard des faits constitués. Du coup, il a demandé la clémence de la Cour, sans étayer ses propos outre mesure.
A l’issue des débats, la Cour a condamné Lassana Kanté à dix ans de prison ferme pour » assassinat » de son épouse.
Oumar BARRY
Source: l’Indépendant